Cette rencontre sera une occasion de lancer un débat pour préparer le terrain à la conférence du consensus national. Le FFS presse le pas. Le Front des forces socialistes s'est investi pleinement dans le projet de consensus national autour de la transition. En vue de mettre une plate-forme pour la conférence du consensus national, le vieux parti de l'opposition va réunir son conseil national en début du mois de mai, plus précisément les 2 et 3 mai prochain. Cette rencontre vise à mettre les premières bases du projet politique qui a pour finalité d'aller vers une période de transition. Selon un militant proche de la direction FFS, cette rencontre sera une occasion de lancer un débat pour préparer le terrain à la conférence du consensus national. Des commissions spéciales seront installées durant ce conseil national pour engager des réflexions autour du projet de transition. Le parti du leader, Aït Ahmed, veut aller jusqu'au bout dans sa démarche politique. Refusant de s'inscrire dans la présidentielle du 17avril dernier, le FFS a tenté de fructifier son action en engageant le projet de conférence du consensus national pour la période de transition. Malgré la position de ni boycott ni participation, le plus vieux parti de l'opposition est resté actif sur la scène politique en multipliant ses contacts avec les différentes parties. La conférence de consensus national vise, selon le parti, à «définir» les règles nécessaires pour un meilleur fonctionnement de l'Etat et des institutions, des modalités et des instruments permettant la mise en place d'un système politique ouvert. «L'un des principaux objectifs de cette conférence est d'«assurer l'unité et la souveraineté nationales dans un contexte international et la région sensible, de répondre aux besoins de développement, de diversification économique et de demandes sociales urgentes», a indiqué le secrétaire national du parti Ahmed Betatache. Le FFS est convaincu que sur certaines questions d'intérêt national, un consensus sur les politiques à mener, est d'une importance «vitale» pour faire renaître «la confiance, remettre le pays au travail et préserver l'avenir des générations futures». Partant de ce principe, le parti s'est dit disposé à travailler avec tous les partis pour sortir le pays de cette situation de crise. D'ailleurs, le parti a lancé de facto des concertations avec des partis politiques. «En prévision de cette conférence, des contacts seront pris avec les parties qui ont manifesté un intérêt pour une approche consensuelle des questions politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles qui se posent au pays», précise un communiqué du secrétariat national rendu public dix jours avant l'élection. A travers son initiative, le FFS veut offrir un «cadre d'échange et de concertation» entre formations politiques, candidats à l'élection présidentielle, personnalités indépendantes, universitaires, animateurs et organisations sociales, participant à ce rendez-vous. Pour la préparation de cette conférence, le FFS dit qu'il ne pose aucun préalable, mais instruit par les expériences passées, il sera attentif à réunir les conditions de la réussite. Ce projet qui commence à faire son bonhomme de chemin au sein de l'opposition n'est pas du goût des partis de la coalition. Certains d'entre eux ont déjà lancé un signal fort en rejetant carrément cette idée. Le dernier son de cloche est parvenu du patron du MPA. Amara Benyounès dit qu'il ne comprend pas ce projet de conférence nationale pour la transition démocratique. «Quelle transition? Nous avons un président de la République qui va former son gouvernement et nous avons des institutions», a-t-il affirmé dans un entretien au site électronique TSA. «Qu'est-ce qu'ils veulent à travers une transition?» s'est-il demandé avant d'ajouter: «Ils veulent que le président Bouteflika soit évacué de la scène politique. Mais personne ne peut l'évacuer en dehors du peuple algérien. Ce dernier a tranché et il n'y aura pas de transition.» Auparavant, son collègue Amar Ghoul a tenu des propos similaires. «Il n'y a pas de crise politique ni de guerre pour aller vers une période de transition» a soutenu le patron de TAJ lors d'une conférence de presse tenue au lendemain de l'annonce des résultats.