11 tonnes de lait en poudre pour juguler la crise. Une quantité de 11 tonnes de lait en poudre viennent d'être injectées comme supplément en vue de faire face à la crise de lait avant que celle-ci ne sévisse dans les tout prochains jours. Cet arrivage du lait en poudre constitue la premiere étape en attendant d'autres quantités dont la distribution en plusieurs autres étapes est prévue avant le mois de Ramadhan. Les services en charge de cette question anticipent donc les événements en prenant les mesures qui s'imposent, question de faire face à une crise qui s'annonce rigoureusement. Qu'à cela ne tienne! Mais force est de constater que plusieurs localités enclavées et déshéritées d'Oran souffrent de l'absence du lait. Cela se passe pendant qu'un lait douteux est écoulé dans le marché local. En effet, après que la crise du lait ait atteint son summum au début de l'année, un autre phénomène vient de connaître le jour. Il s'agit, cette fois-ci, de la vente d'un lait en sachet dont la qualité est déplorée par l'ensemble des consommateurs. «Son goût est repoussant», dira un citoyen, ajoutant que «ce lait dégage une odeur à la fois bizarre et insupportable». Le processus de production de ce lait est remis en cause par l'ensemble des Oranais. S'agit-il du non-respect des normes devant ponctuer la fabrication du lait en sachet à base de 15 à 20% de matière grasse et 103 grammes de poudre de lait par litre? Tout porte à croire à une telle triste réalité, le non-respect des normes en matière de dosage en poudre de lait serait à l'origine de cette mauvaise qualité. Faute d'appareils de contrôle et de répression, le lait en question continue à être écoulé en toute quiétude dans le marché d'Oran, bafouant toutes les règles édictées par le cahier des charges reliant l'Office national interprofessionnel de lait (Onil) avec les laiteries. Dans cette nomenclature, la production de lait exige un dosage de 103 g de poudre subventionné par litre. «Le contraire se serait produit, le dosage serait réduit», estime un professionnel. Côté officiel, le silence radio est observé pendant que certains responsables, sans aborder le sujet en question? à savoir la qualité du lait, énumèrent les ingrédients devant accompagner la production du lait en sachet. Ils affirment en ce sens que «le litre de lait en sachet de 25 DA, est un lait pasteurisé, partiellement écrémé contenant des valeurs nutritionnelles acceptables». L'aveu est venu d'un professionnel qui a indiqué «le lait, dont le financement est assisté que par l'Etat et conditionné en sachet, n'est, sur le plan nutritionnel, pas aussi riche que d'autres types de lait comme le lait entier ou lait de vache dont les prix sont libres». Le lait en quelques chiffres «Mais c'est tout de même un produit conforme d'une qualité assez normale», a-t-il rassuré. A Oran, la crise du lait n'a pas lieu d'exister ni de sévir, ne serait-ce que périodiquement vu son potentiel notable lui permettant une production importante de lait et ses dérivés. Devenue productrice importante du lait, la deuxième capitale du pays compte plus de 7000 vaches laitières et une production de lait cru en produisant, en 2013, plus de 34 millions de litres. Cette production, à l'abandon, a même dépassé toutes les prévisions basées sur la production laitière qui pourrait atteindre le taux de 144%. En 2012, la production du lait cru était à peine de 23 millions de litres avant de passer à 34 millions de litres en 2013. Un bond quantitatif est donc réalisé à la faveur de la mise en oeuvre de plusieurs dispositifs portant dans leur dimension la re-dynamisation de la filière du lait. Ces dispositifs sont, entre autres la mise en place de mesures de soutien matériel et les facilités accordées aux éleveurs de vaches pour développer la filière, le respect des contrats de performance pour accroître les capacités productives et l'organisation de la branche, durant ces dernières années. A cela s'ajoutent l'amélioration des techniques d'élevage bovin, liées à l'alimentation, tout particulièrement en ce qui concerne la diversification des alimentations des animaux en fourrages comme le maïs. L'hygiène et le suivi médical rigoureux des bêtes et le rajeunissement du cheptel sont tout aussi autant de facteurs qui aboutissent à la réalisation d'une telle performance en un laps de temps réduit. «Cette performance en appelle une autre» mise-t-on au niveau des services agricoles. Pour cette année, la direction des services agricoles d'Oran compte tant sur le perfectionnement de ces atouts, question d'augmenter cette filière. «On prévoit la production record de lait cru supérieure à celle réalisée en 2013», indique-t-on. D'autant que la nature n'est pas avare ces dernières années. Les plaines de Mlata produisent quelque 700.000 quintaux de fourrages destinés exclusivement à la production d'aliment du bétail. La wilaya d'Oran comptait en octobre dernier 204 éleveurs bovins et 2714 vaches, en plus de cinq unités de production laitière et un réseau de 11 collecteurs de ce produit de large consommation.