L'opposition rejette catégoriquement l'offre du pouvoir, dixit Abderrezak Makri. «On n'accepte pas le replâtrage ou des reformes superficielles», a indiqué, hier à Alger, le président du MSP à l'occasion de l'ouverture des travaux de la rencontre nationale des élus du parti. «Toutes les réformes enclenchées jusqu'ici dont la dernière tentative initiée en 2011 ont échoué car ces réformes ont fini par être vidées de leur substance», souligne-t-il. Pour M. Makri, «le pouvoir veut faire siennes les revendications de l'opposition pour les vider de leur substance». «L'offre du dialogue ou consultation politique pour une Constitution consensuelle est dépassée et n'a d'autre objectif que de diluer les revendications de l'opposition», soutient-il. Avant de faire cette annonce pour «les soi-disant consultations, une offre qui ne trompe personne», «le pouvoir aurait dû commencer par prouver sa crédibilité, sa loyauté et sa volonté, par prendre des mesures contraignantes afin d'éradiquer la corruption», souligne-t-il. Dans ce contexte, Abderrezak Makri défie le pouvoir en place de lancer pour les six mois à venir une opération «main propre» contre les responsables de scandales de corruption dont l'axe principal et les mis en cause sont désormais connus de tous. En tout cas, indique-t-il, il est clair que «le pouvoir va tout faire, en dernière instance pour diviser, casser l'opposition». Le populisme pourra également tenter le pouvoir. Sachant que tous les voyants économiques sont au rouge et qu'on n'est pas loin du rééchelonnement et recommandations du FMI, cette perspective constitue, selon lui «un véritable danger sur la stabilité du pays à court ou à moyen terme». Dans ce cas de figure, Makri se montrant pessimiste, ne croit pas à un compromis du pouvoir. D'autre part, M.Makri jure que «son parti ne permettra jamais qu'une quelconque organisation disposera du drapeau et de l'hymne nationaux en Algérie.» Le deuxième défi est relatif au front social en ébullition. Le troisième est lié au fait qu'on ne sait pas qui va gérer le pays à l'avenir. Par ailleurs, la coordination pour la transition qui a clos sa première liste de rencontres s'apprête à entamer une autre série de consultations avec des personnalités et partis politiques. Youcef Elkhatib, Mohamed Salah Yahiaoui, Mokdad Sifi, Liamine Zeroual, Mohamed Mechati et Djamila Bouhired ainsi que d'autres figurent sur l'agenda de ces rencontres dans le cadre de la préparation de la conférence nationale de transition. Enfin, le président du MSP s'en est pris au «putschiste et sanguinaire Al Sissi». On refuse que quelqu'un comme Al Sissi nous humilie», indique-t-il. «On attend les réactions du ministère des Affaires étrangères», a-t-il fait savoir.