Pour Si Afif, les données restent inchangées alors que les autres tentent juste de gagner du temps. Abdelaziz Belkhadem était attendu hier soir à Alger après le périple qui l'a mené, en compagnie du président, à Tunis, Maputo et Addis-Abeba. Dès aujourd'hui, apprend-on, il doit convoquer les membres du bureau national de la commission de redressement du FLN. L'ordre du jour, comme nous l'annoncions dans une précédente édition, portera essentiellement sur la riposte par rapport aux décisions prises par le comité central issu du 7e congrès, lequel a donné carte blanche, vendredi dernier, aux anciens pro-Benflis de mettre en place la commission de préparation des assises suivantes. Nul doute, désormais, que Belkhadem, qui avait tout fait pour tenter d'unifier les rangs, ne soit contraint de sceller définitivement la rupture en donnant son feu vert pour que soit mise en place la commission de préparation du congrès dit, rassembleur. Joint par téléphone, Abdelhamid Si Afif nous a indiqué que «la rencontre de demain (mercredi) servira à arrêter la stratégie future». Mais, pour lui, «rien n'a changé dans la démarche, qui reste inchangée, de même que les fameuses cinq conditions demeurent d'actualité, aujourd'hui plus que jamais». Si Afif réitère son rejet dans le fond et dans la forme de la réunion du comité central. «J'ai en main toutes les preuves matérielles qui confirment que le quorum était loin d'être atteint.» Il va plus loin pour dire que «selon les textes en vigueur, seul le secrétaire général du FLN a le droit de convoquer un congrès». Ainsi, pour lui, «ces gens continuent de prendre en otage des militants en les trompant, comme ils l'avaient fait avant la présidentielle, en évoquant le rôle déterminant qu'était censée jouer l'armée en faveur de Benflis». Si Afif, pour qui la légitimité appartient au mouvement de redressement parce que la majorité des membres de ce comité central lui est acquise, mais aussi grâce au congrès d'étape, à la décision de justice, la naissance de l'alliance et les résultats de la présidentielle, maintient fermement que «l'opinion sera fixée sur la représentativité du mouvement le jour de l'installation de la commission de préparation du congrès». Il ajoute que «les autres, qui devront demeurer en retrait, peuvent venir, mais à titre individuel». Car, pour si Afif, «la crise, qui ne concerne plus le FLN, désormais uni et fort, se limite à cette douzaine de personnes qui font tout pour se maintenir à flot et dont leur retrait ne ferait que les servir». Pour revenir à la problématique des locaux et la rumeur qui avait couru sur quelque éventuelle récupération par la force, Si Afif oppose un démenti catégorique : «Même si nous disposons d'une décision de justice qui nous permet de fermer ces locaux avant de les récupérer, nous préférons agir avec douceur et ne rien précipiter.» Il ajoute, confiant, que «l'ensemble des sièges seront bientôt récupérés pacifiquement». Cela avant de conclure que «le vrai militantisme, comme cela a été le cas pour le mouvement de redressement, s'est fait sans sièges et sans argent. Or, le premier réflexe de ce groupe des douze a été de demander le dégel des comptes du parti.» La crise du FLN, qui va de rebondissement en rebondissement, nous en réserve un autre dès ce mercredi soir.