Un avis qui conforte les conclusions d'une récente enquête de cette institution auprès de 700 entreprises algériennes représentatives. Selon le représentant résident de la Banque mondiale à Alger, le programme du gouvernement donne une idée assez claire sur ce qu'attend l'institution monétaire internationale de l'Algérie quant aux réformes qu'elle doit entreprendre afin de permettre un meilleur investissement. «Le programme du gouvernement traduit une vision assez claire de ce qu'il faut faire en Algérie afin d'améliorer le climat des affaires, poursuivre les réformes structurelles de l'économie nationale et soutenir la croissance» a déclaré, hier, M.Djamel Mostefaï au cours d'une table ronde sur les travaux de l'institution monétaire en Algérie, organisée par l'association Care (Cercle pour l'action et la réflexion autour de l'entreprise). Ce quitus au programme d'Ouyahia, adopté par l'APN et en débat actuellement au sénat, prévoit l'accélération de la transition vers une économie de marché tout en prônant une prise en charge organisée des retombées sociales négatives des réformes à mener à cet effet. Abordant les réformes structurelles entamées par l'Algérie, M.Mostefaï a jugé que «les choses évoluaient dans le bon sens» en se référant à la réduction substantielle enregistrée dans les délais de création d'entreprises nouvelles comme en témoigne l'inscription, désormais plus rapide, au registre de commerce. Cela signifie, a-t-il souligné, que des efforts importants ont été consentis dans la lutte contre les lenteurs administratives et la bureaucratie, une des entraves majeures à l'investissement avec les contraintes d'accès au financement et au foncier industriel, le dysfonctionnement des institutions et la faiblesse des services publics. Un avis qui conforte les conclusions d'une récente enquête de la Banque mondiale auprès de 700 entreprises algériennes représentatives. Dans cette optique, Ouyahia s'est déclaré particulièrement optimiste quant au devenir économique et social du pays et en voulait pour preuve le dépôt de quelque 57.000 dossiers d'investissement à L'Ansej durant les trois premiers mois de l'année en cours. D'ailleurs, le programme du gouvernement insiste sur le parachèvement des réformes économiques dites structurelles telles que le foncier industriel et la refonte du système bancaire et financier afin d'inciter davantage l'investissement étranger. Pour ce faire, et tout en relevant «la volonté certaine de progrès et de réformes chez les pouvoirs publics», M.Mostefaï a, cependant, préconisé des corrections universellement admises qui vont de l'éradication de la bureaucratie à la réforme bancaire. Sur ce dernier point, l'Algérie peut se prévaloir d'être au diapason des normes internationales du fait que même le Fonds monétaire a qualifié «d'engagement courageux» le processus de modernisation du système financier de l'Algérie même si le rythme n'a pas atteint la cadence souhaitée. Concernant l'impact de l'aisance financière dont jouit actuellement l'Algérie, grâce à la flambée des prix du pétrole, sur la politique économique du gouvernement, M.Mostefaï a estimé que cette situation est favorable au pays à la condition de faire un usage «utile et prudent» de ses ressources en adoptant des mesures favorisant l'investissement et la croissance en dehors du secteur des hydrocarbures. Ce satisfecit de la Banque mondiale est d'autant justifié, selon son représentant, par la privatisation «sans heurts» de la sidérurgie, la réforme du secteur des télécommunications, la «stabilité politique et sécuritaire» rendue effective grâce à la réconciliation nationale en plus d'une réelle stabilité macrofinancière et macroéconomique depuis plusieurs années.