Des morts sont à déplorer dans la région de Slaviansk, à l'est du pays. L'agence Itar-Tass évoque une opération à Semenovka précisément, opposant forces spéciales ukrainiennes, soutenues par des hélicoptères, aux populations et groupes d'autodéfense. Quatre policiers ont déjà été tués et une trentaine d'autres blessés lors d'une opération spéciale à Slaviansk, a annoncé de son côté le ministère ukrainien de l'Intérieur, ajoutant qu'il y a aussi des victimes parmi la population civile de la ville. «Le bilan des forces de l'Intérieur se monte à quatre morts et une trentaine de blessés. Il y a aussi des victimes parmi la population locale. A l'heure qu'il est, les combats se poursuivent», a rapporté le service de presse du ministère, ajoutant que des maisons d'habitation ne sont pas non plus épargnées par des tirs. Depuis le 2 mai, les forces ukrainiennes mènent des opérations punitives d'envergure dans plusieurs villes de la région de Donetsk (Est de l'Ukraine). L'armée régulière utilise des hélicoptères et des blindés. Cette offensive a pour but de réprimer les militants qui réclament la fédéralisation du pays et que Kiev qualifie de «terroristes». La Russie a publié un livre blanc sur la situation des droits de l'homme dans ce pays et parle de menaces pour la paix. «La crise ukrainienne menace la stabilité et la paix en Europe si la communauté internationale ne répond pas de manière adéquate aux violations massives des droits de l'Homme commises dans ce pays», a affirmé la Russie dans un rapport officiel. Le ministère russe des Affaires étrangères dresse une liste des violations massives des droits de l'Homme commises en Ukraine par les forces ultranationalistes, extrémistes et néonazies, dans un livre blanc rendu public hier. Il appelle à une réaction internationale sans parti pris sous peine de conséquences destructrices pour la paix, la stabilité et le développement démocratique de l'Europe. Moscou appelle à couper court aux pratiques de Kiev Il est nécessaire de couper immédiatement court à la politique de Kiev consistant à «museler la presse», à limiter la circulation entre la Russie et l'Ukraine et à lancer l'armée contre la population civile, lit-on dans un communiqué diffusé hier par le ministère russe des Affaires étrangères. «La politique pratiquée par Kiev qui consiste entre autres à museler la presse, à limiter la circulation entre la Russie et l'Ukraine et à lancer les forces armées contre la population civile contredit les normes et les principes fondamentaux du Conseil de l'Europe et doit cesser immédiatement. Le Conseil doit donner une évaluation adéquate à ces pratiques», stipule le document publié à l'occasion de la participation du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à une réunion du Comité des ministres du Conseil de l'Europe les 5 et 6 mai à Vienne. Par ailleurs, la France est sérieusement préoccupée par la situation en Ukraine et soutient la proposition de Berlin d'organiser à Genève un nouveau round de négociations sur la crise ukrainienne, a indiqué hier devant les journalistes à Paris le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal. «La situation en Ukraine est extrêmement préoccupante. Toutes les initiatives permettant de parvenir à la désescalade doivent donc être soutenues», a déclaré M. Nadal, répondant à la demande de commenter «la proposition du ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier quant à l'organisation d'une seconde Conférence sur l'Ukraine à Genève».