Sur le plan organique, le grand ménage doit être mené d'ici la fin de l'année. Le secrétariat national de l'Ugta, sous la conduite d'Abdelmadjid Sidi Saïd, s'est réuni hier à la Maison du peuple. L'ordre du jour de cette rencontre a principalement porté sur la position à adopter vis-à-vis du programme gouvernemental. C'est ainsi que, sans surprise aucune, «le document a été accueilli positivement du fait qu'il prend en ligne de compte l'ensemble des préoccupations soulevées par l'Ugta». Selon des sources proches de la centrale, il est indiqué que «cette orientation est tout à fait normale partant du constat que le document présenté au parlement n'est que le reflet du programme électoral du président Bouteflika, que l'Ugta avait déjà eu à soutenir». Il n'empêche qu'à cette époque, en marge des travaux du Comité exécutif national, instance suprême entre deux congrès, Sidi Saïd avait insisté pour dire que la centrale, «en soutenant un second mandat du président, se gardait bien de lui accorder le moindre chèque en blanc». Cela doit être le cas, précisent des sources, ne serait-ce que «parce que Bouteflika a besoin d'un contre-pouvoir puissant qui lui permette de gérer lucidement et de garder présentes en tête les réalités du terrain». Concernant le fameux projet de loi sur les hydrocarbures, la centrale n'en démord toujours pas. Nos sources, qui démentent catégoriquement le fait que ce document soit remis au goût du jour, comme s'accordent à le dire certains médias et observateurs, soulignent simplement que «le passage relatif aux hydrocarbures, qui a fait couler tant d'encre et de salive, est systématiquement reconduit dans tous les programmes gouvernementaux sans que cela prête à quelque conséquence». Le fameux dialogue social, sur lequel la centrale fonde de grands espoirs, est lui aussi salué «dans l'espoir que le pacte social se concrétise dans les plus brefs délais». Le document, sur lequel sont en train de plancher les experts de l'Ugta et ceux du gouvernement, en attendant que les organisations patronales entrent dans le bain, devrait être signé le 24 février prochain, comme nous l'annoncions dans une précédente édition. Outre la trêve sociale qu'il doit sceller pour une durée de trois années au moins, il est censé aider à cristalliser le programme de relance économique et d'amélioration de la situation sociale de larges couches de la population, gravement lésées durant cette décennie. Sur le plan organique, le grand coup de balai décidé auparavant vient de se concrétiser à travers la «directive générale du secrétariat national». Ce n'est donc plus le département organique qui risque d'être aux prises avec les «récalcitrants», comme cela avait été le cas momentanément avec le secrétaire général de la Fédération des finances, sans mandat, sans bureau fédéral et sans stratégie, mais toute la direction nationale de l'Ugta. Celle-ci, qui a longtemps souffert de ces questions organiques, et qui a préféré reporter pour après la présidentielle, est clairement résolue à en finir. Preuve en est la programmation de pas moins de trois congrès de fédérations en l'espace de quelques semaines à peine. Les «gros morceaux», toutefois, seront laissés pour plus tard, probablement vers la fin de cette année, une fois que se seront tenues la bipartite et la tripartite, desquelles sont attendus beaucoup d'acquis et que seront déblayés les plus «gros morceaux» liés à la mise en place du fameux pacte social. Mais, dans tous les cas de figure, tiennent à préciser nos sources, «il faut éviter de crier victoire trop tôt, puisque le gouvernement ne lâche du lest social qu'au compte-gouttes alors que les privatisations continuent de peser lourdement sur le tissu industriel algérien».