«Les législatives anticipées restent un souhait de certaines formations politiques qui ont un des objectifs inavoués.» La question des législatives anticipées revient au devant de la scène politique. Cette perspective risque de diviser les partis proches du pouvoir ou ce qui est appelé la coalition présidentielle. L'illégitimité qui caractérise l'actuel Parlement, réduit à une simple boîte d'enregistrement et de surcroît devenu siège du pouvoir de l'argent sale, un constat auquel s'ajoute un éventuel relèvement du nombre de sièges à pourvoir lors de la prochaine législature dans le cadre du nouveau découpage administratif, participe de l'agrément de l'idée d'organiser une élection législative en gestation chez les tenants du pouvoir en place. Ces joutes font poindre des rivalités dormantes entre les partisans du quatrième mandat. Ces derniers assujettis au soutien inconditionnel au programme du président de la République ne semblent pas être sur la même longueur d'onde à propos de la dissolution de l'APN. Le FLN parti majoritaire au Parlement, mais en lambeaux du point de vue de la crise organique et politique le secouant depuis plus de 3 ans, semble embarrassé par cette perspective, de peur évidente de perdre sa place de première force politique. Les responsables de ce parti nient qu' «il y ait une quelconque relation entre la dissolution de l' APN et le nouveau découpage territorial». Pour eux, «les législatives anticipées restent un souhait de certaines formations politiques qui ont un des objectifs inavoués et que cette échéance ne peut pas intervenir avant la révision de la Constitution». Un membre du bureau politique de l'ex-parti unique affirme que ces élections qui relèvent des prérogatives du président de la République, ne constituent pas une priorité de l'heure pour le parti. La porte-parole du RND, Mme Nouara Djaâfar, dont le parti se focalise sur les consultations autour de la révision de la Constitution, «ne croit pas et même sera étonnée d'une dissolution de l'APN intervenant avant la révision de la Constitution». Toutefois, dit-elle «son parti sorti définitivement de la crise et remis sur les rails n'a aucunement d'appréhensions pour cette échéance». Pour elle, «l'amendement de la Constitution définira les modalités de participation à ces joutes», avant d'ajouter que son parti «n'a pas encore discuté de cette éventualité». Pour le TAJ de Amar Ghoul, «les législatives anticipées qui restent présentement au stade de probabilité demeurent tributaires de la révision de la loi fondamentale». Ceci dit, cette formation qui a participé à la campagne électorale en faveur de Bouteflika, ne cache pas le fait que la prochaine législative constitue une opportunité pour son parti qui estime-t-on «a beaucoup de chance de réaliser un bon résultat pour sa toute première participation aux élections législatives». Toutefois, si scrutin législatif anticipé il y a, sera sans l'opposition. La coordination pour les libertés et la transition démocratique qui maintient ses préalables, a déjà affiché son boycott des élections législatives anticipées qui seront proposées par le pouvoir étant donné que ces joutes seront organisées sous l'égide de l'administration. La coordination affirme que le découpage administratif est censé ravaler les façades et redonner une nouvelle virginité au Parlement. Selon eux, il est temps de mettre un terme à la politique de bricolage. Par ailleurs, tout en exprimant ses craintes pour la fraude, Le Pôle pour les libertés et le changement, chapeauté par le candidat à la présidentielle, Ali Benflis, s'inscrit dans une dynamique participative. De ce fait, le scénario de la présidentielle risque de se répéter encore une fois lors de cette nouvelle échéance.