«Nous avons subi la catastrophe sur le plan psychologique.» Le CTC ne fera plus d'expertises. Une décision confirmé par le président directeur général du CTC centre, M.Mohamed Cherif, lors de son passage, hier, au forum El Moudjahid. Ainsi, cet organisme de contrôle qui s'est trouvé au centre d'une impitoyable polémique après le séisme du 21mai, a convenu de ne plus faire un travail susceptible d'avoir l'effet boomerang. «L'activité du CTC semble incomprise. Il y a eu confusion des rôles», a-t-il soutenu non sans avouer : «Nous avons subi la catastrophe sur le plan psychologique». En effet, de graves accusations émanant de toutes parts ont ciblé le CTC en lui reprochant de «faire dans le bricolage, lequel a causé des dégâts humains et matériels inestimables». Autre «leçon tirée» de la tragédie de Boumerdès, c'est de ne plus mettre de laboratoires de prestations. Ces derniers, «ne resteront plus qu'à l'interne», a assuré Mohamed Cherif. Tout comme il est question de différer la certification ISO 9001, version 2000. La commission interministérielle de complément et de modification de règles parasismiques algériennes mise sur pied le 5 novembre 2003, n'a pas été d'un grand apport, selon le conférencier. Car, a-t-il enchaîné, «d'autres questions liées à cette autorité observatrice de la qualité de la construction restent sans écho». En vue de se prémunir des dangers d'éventuels tremblements de terre, le CTC préconise un plan de prévention basé sur des données scientifiques. Dans cette optique, de larges concertations ont eu lieu, juste après le 21 mai 2003, avec des bureaux d'études japonais, américains et indiens. C'est ainsi que des images satellites ont été prises afin de mieux contrôler les zones ayant été fortement touchées. «La révision du zonage est une décision de prévention qui doit impérativement se baser sur des données scientifiques», a affirmé Mohamed Chérif tout en soulignant que le dernier zonage avant le séisme de Boumerdès remonte à 1978 et dont les conclusions ont été caractérisées de beaucoup littérature. «Il y a 25 ans, nous avions des données en termes historiques. Les experts qui étaient sous mes ordres - puisque j'avais assisté à la réunion en tant que donneur d'ordres - ont laissé une feuille de route très simple : il faut donner à l'étude une dimension plus scientifique. Le laisser-aller nous a été fatal», a affirmé le conférencier en allant jusqu'à citer des localités qui ont été classées à l'abri des tremblements de terre pour se révéler complètement vulnérables le 21 mai. Mohamed Cherif a mis également l'accent sur la «nouvelle problématique» portant sur les règles administratives et techniques. De son aveu, le référentiel administratif et juridique demeure un «écueil de taille» ainsi que la réglementation technique actualisée «insuffisante». La «satisfaction» de Mohamed Cherif, est le nombre d'expertises effectuées par le CTC depuis la catastrophe de 21 mai. Elles sont estimées à 131.700 touchant plusieurs types de bâtisses et ouvrages. D'où il s'est dit «ne pas être contre le principe qu'il y ait des entreprises de contrôle privées».