Les entreprises algériennes sont très en retard en matière de sécurisation des réseaux et des systèmes d'informations, contrairement à nos voisins tunisiens et marocains qui en sont à 70 %. Dans le but de sensibiliser et de vulgariser les opérateurs en informatique sur ce thème, deux journées d'étude ont été organisées par l'Entreprise nationale des services informatiques (Ensi) en collaboration avec la société française Asséphira Consuling spécialisée dans la sécurité des systèmes d'informations. Ce séminaire est organisé au profit des responsables et des décideurs dans les entreprises et les administrations. Il met en évidence l'aspect stratégique de la mise en place d'un plan d'action pour la prévention et la protection de toute opération de piratage à laquelle sont confrontées toutes les entreprises reliées au réseau internet. Cependant l'entreprise communicante avec l'extérieur, usant des différentes technologies notamment l'Intranet et les portails d'entreprise, est plus exposée aux intrusions de pirates. Ces menaces peuvent être d'origine interne ou externe. Selon le directeur des services informatiques de l'Ensi, M.Rachid Berbiche, la menace interne représente 70 à 80% des cas connus. Pour cela, l'utilisateur, qui possède un accès légitime au système d'informations, tente d'obtenir ou de falsifier des informations, voire perturber le fonctionnement de ce système. Quant à la menace externe, elle est engendrée par l'accès illégal à ces informations en usant de tous les moyens. Outre les pertes de confidentialité, d'intégralité et de disponibilité des informations et des services qui peuvent résulter des opérations de piratage, on citera aussi les pertes matérielles très importantes. Selon un spécialiste de la sécurité des systèmes d'informations, M.Daniel Lenlaud, 10.000 à 15.000 attaques sont quotidiennement signalées, à travers le monde entier. Cela a causé un préjudice de 800 millions de dollars. La propagation du virus «I love you» dans quelques sites a causé une perte de 6,7 milliards de dollars en 3 jours. Cela nous pousse certainement à nous poser des questions sur les estimations de ces pertes en Algérie, notamment lorsqu'on sait que de nombreuses sociétés ont été victimes de hakers, le P-DG de l'Ensi, M. Ali Belkhiri affirme que «l'Algérie ne dispose pas d'un observatoire ou d'une structure de surveillance permettant un état des lieux de ce phénomène». Par ailleurs, la Gestion électronique des documents (GED) a été également évoquée lors de ce séminaire. Cette méthode permet d'accéder de façon sélective à l'ensemble des documents, elle assure aussi une décentralisation dans le traitement et l'exploitation des informations. Consciente de l'importance de ce procédé, Sonatrach n'a pas lésiné sur les moyens, elle est d'ailleurs la première entreprise à avoir mis en place ce système, c'est pourquoi elle sert de show-room à de nombreuses sociétés et à de nombreux organismes désirant installer ce système, tel que l'APN qui rencontre d'énormes problèmes avec un grand nombre de députés désirant consulter les archives de l'Assemblée. Cette installation a coûté à Sonatrach 24 millions de dinars. Une somme qui pourrait être négligeable devant l'importance et l'efficacité de la GED.