La SG du PT toujours fidèle à elle-même «La révision de la Constitution est l'affaire de tout le peuple, tout huis clos en la matière est nul et non avenu», a laissé entendre Louisa Hanoune. La première dame du Parti des travailleurs (PT) s'est longuement exprimée sur le processus en cours portant révision de la Constitution. C'est au siège de son parti, à El Harrach et devant un parterre de journalistes, des membres du bureau politique du PT et de l'Ugta qu'elle a fait part, ce week-end, de ses réserves et de ses propositions à propos des concertations autour du futur texte qui garantira le fonctionnement de l'Etat. Louisa Hanoune estime que la révision de la Constitution est avant tout une affaire de peuple et non d'officines gouvernementales, aussi recommande-t-elle d'élargir la concertation autour de ce document à toutes les couches populaires. La démarche telle qu'elle est adoptée aujourd'hui est biaisée et ne saurait traduire la volonté populaire, estime-t-elle, en ajoutant que «nous ne sommes pas contre les consultations mais le cours que prennent ces dernières est corrompu car il ne tient pas compte de la volonté populaire». Seul le peuple aura autorité d'apposer son approbation sur la mouture finale et non le Conseil de la nation lequel est la résultante directe des pratiques du parti unique, il ne jouit d'aucune compétence en la matière et ce d'autant plus qu'il est ancien et obsolète, a-t-elle souligné. Elle a laissé entendre, dans le même cadre, que son parti s'inscrit dans une démarche de retour aux réformes politiques pour peu que «le tir soit corrigé», a-t-elle nuancé. Hanoune juge en effet que l'on a mis la charrue avant les boeufs en ce sens que l'on a voulu traiter des textes en reléguant la Constitution au second plan. «Ces textes sont finalement vidés de leur substance, nous voulons quant à nous relancer le processus, en commençant par amender la Constitution. Il est bon de consulter les partis politiques, les associations, les personnalités mais ces dernières n'ont pas la procuration du peuple. Nous rejetons donc tout consensus a minima surtout que ce dernier risque de prendre en otage les attentes et aspirations populaires. En fait, nous sommes convaincus que ce consensus ne pourra faire cohabiter des positions diamétralement opposées et autres alliances contre nature, surtout qu'il s'agit de décider de la structure finale de la Constitution. Ce type de Constitution où les partis politiques accordent de larges concessions ne peut qu'être vide. Nous militons pour un saut politique qualitatif.» Selon Louisa Hanoune les consultations autour de la Charte nationale de 1976 restent un exemple à suivre, car elles avaient requis la participation de tous les Algériens. A la faveur de sa rencontre avec les médias et qui a coïncidé avec l'ouverture des travaux du bureau politique du PT, Louisa Hanoune s'est clairement prononcée en faveur de la non-limitation des mandats présidentiels. «Cela relève d'une position principielle du PT» a-t-elle asséné en expliquant qu'il revient au peuple de maintenir un président à son poste ou de l'en extraire à travers un référendum révocatoire. Abordant le chapitre des lois que devrait contenir la future Constitution Louisa Hanoune se prononce pour la constitutionnalisation de l'abolition de la peine de mort, laquelle a été gelée du temps de l'ex-président Liamine Zeroual, en 1994, jugeant qu'un Etat doit traiter les problèmes et non les juguler par la guillotine.