L'armée nigériane a affirmé lundi que les deux cents jeunes filles enlevées à la mi-avril par le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram avaient été localisées, sans toufefois dire où elles se trouvent. "La bonne nouvelle pour les filles, c'est que nous savons où elles se trouvent, mais nous ne pouvons pas vous le dire", a déclaré le chef de l'état-major des forces armées nigérianes, le maréchal Alex Badeh, à des journalistes devant le QG de la Défense à Abuja. Le rapt de 276 lycéennes - dont 223 sont toujours captives - mi-avril à Chibok (nord-est du Nigeria), avait créé une immense émotion et entraîné une mobilisation internationale pour les retrouver. Le président nigérian Goodluck Jonathan, critiqué pour son manque de réactivité dans cette affaire, avait exclu récemment tout échange de prisonniers --lycéennes contre islamistes détenus dans les prisons de l'Etat-- avec Boko Haram, une possibilité évoquée par le chef du groupe, Abubakar Shekau. Le gouvernement nigérian et l'armée, qui ont également été vivement critiqués sur ce dossier, ont finalement accepté l'aide occidentale pour participer aux efforts de recherches des jeunes filles. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et dernièrement Israël ont envoyé des experts pour aider le Nigeria. La Chine, dont dix ressortissants ont été enlevés, probablement par Boko Haram, dans une région frontalière du Cameroun, a aussi proposé son aide. Quelque 80 militaires américains ont été envoyés au Tchad pour mener "des opérations de renseignement, de surveillance et des vols de reconnaissance au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines", avait annoncé mercredi le président Barack Obama. Ces moyens s'ajoutent aux drones, avions-espions et une trentaine de conseillers civils et militaires chargés depuis la semaine dernière d'appuyer les forces de sécurité nigérianes. Le chef d'état-major des forces armées nigérianes a fait ces déclarations après s'être adressé à des manifestants qui ont organisé lundi une marche jusqu'au QG de la Défense à Abuja, dernière d'une série de manifestations quotidiennes destinées à maintenir la pression sur le gouvernement.