Elle serait une promesse électoraliste faite dans le sillage de la présidentielle du 17 avril dernier. Des partis qui comptent des députés dans la chambre basse mènent une offensive pour la dissolution de l'APN et l'organisation de législatives anticipées après l'adoption des amendements de la Constitution. Selon certains observateurs de la scène politique, la dissolution de l'APN figurait comme promesse pendant la campagne électorale de la présidentielle du 17 avril dernier. Tout porte à croire que ces formations politiques s'empressent et s'impatientent de voir leur souhait se concrétiser. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a soutenu, récemment que «le découpage administratif donnera lieu à une augmentation du nombre de sièges dans les assemblées élues d'où la nécessité de tenir des élections législatives anticipées». La secrétaire générale du PT va plus loin en revendiquant «la dissolution de la chambre haute du Parlement. Elle estime que le bicaméralisme au «Parlement était inapproprié car la souveraineté populaire exige l'existence d'une assemblée législative avec une seule chambre jouissant de tous les pouvoirs». Dans son entretien à TSA, le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, a évoqué son souhait de dissoudre l'APN. Pour lui, les législatives anticipées s'imposent puisqu'il y aura «de nouvelles prérogatives pour l'APN et la création de nouvelles wilayas dans le cadre d' un nouveau découpage territorial». Et comme les membres de l'APN sont élus par un scrutin proportionnel par wilaya, il faut que ces (nouvelles) wilayas aient leurs députés. Cela, d'une part, d'autre part, justifie-t-il, «le MPA mérite plus de sept députés» de par l'évolution des rapports de force dans la classe politique depuis la 7e législature. Quoi qu'il en soit, cette perspective divise profondément les partis de la majorité présidentielle. Le parti majoritaire au Parlement avec ses 208 députés, vient en évidence de rejeter catégoriquement cette dissolution en la qualifiant d'une ingérence dans les affaires du chef de l'Etat. Le porte-parole du parti de Amar Ghoul, Nabil Yahyaoui, indique que «son parti qui souhaite connaître son poids sur la scène politique est disponible à aborder cette élection législative». Pour ce parti qui dispose d'une quarantaine de députés, grâce au nomadisme politique, cette perspective sera une opportunité pour soigner son image et avoir des députés élus sur ses propres listes. Cela étant, «ce point sera introduit dans l'ordre du jour de la réunion du bureau politique et sera discuté lors de la session du conseil national prévu dans les prochains jours», indique-t-il. Le RND qui se voit mieux loti par rapport à son frère ennemi, le FLN, pour affronter ces joutes et rafler la mise, «même si cette question n'est pas la priorité de l'heure du RND, il ne voit pas d'inconvénient pour affronter sereinement cette échéance électorale, d'autant plus que le parti semble avoir dépassé la crise et s'être remis sur les rails» dira sa porte-parole, Houria Nouara Djaâffar. L'enjeu serait ailleurs, les différents partis qui réclament ces législatives seraient motivés par la revue à la hausse de leur quota de députés, estiment certains observateurs d'où l'escalade de la pression des partis favorables à l'organisation des élections anticipées, indique-t-on. La dissolution de l'APN, devenue un sujet de discorde entre différents partis proches du pouvoir, ne branche pas les partis de l'opposition qui s'inscrivent plutôt dans une dynamique de boycott des initiatives du pouvoir. Il n'y a pas que la dissolution de l'APN qui serait prévue, il y aurait également la libération des détenus de l'ex-FIS dissous, plus d'une centaine, après la révision de la Constitution.