Elle sera présentée lors de la conférence nationale prévue le 10 juin. Dans sa plate-forme, la coordination pour les libertés et la transition(Cltd), prône la mise en place d'un gouvernement de transition démocratique consensuel, une autorité indépendante et permanente pour l'organisation et la surveillance des élections, qui aura pour tâche la conduite du processus électoral, une nouvelle Constitution élaborée par consensus et adoptée par référendum. L'ouverture d'un débat sociétal large et profond pour rechercher les mécanismes à même d'endiguer les maux qui mettent en péril et hypothèquent l'avenir de la nation tel que la corruption et l'impunité, est un autre mécanisme projeté pour la conduite de ce processus. L'élaboration d'une Constitution consensuelle entre les principaux acteurs politiques pour parachever la transition démocratique. Cette plate-forme s'appuie sur l'adoption de la déclaration du 1er Novembre 1954 comme cadre de référence de l'Etat algérien, le caractère républicain de l'Etat algérien. Il est question aussi de la préservation de l'unité nationale et l'harmonie sociale, l'exclusion de toute forme de violence dans la pratique politique ainsi que l'adoption des principes de consensus et du dialogue comme repères intangibles. Il s'agit notamment de la construction d'un régime politique civil qui soustrait l'institution militaire et sécuritaire des enjeux et pressions politiques pour se consacrer à ses missions constitutionnelles de défense de l'unité nationale et de son intégrité territoriale. L'Algérie traverse une crise «grave et complexe qui risque de détruire son unité et ce qui reste de la cohésion de ses institutions», est le constat général établi dans le préambule de la-dite plate-forme élaborée par la coordination pour les libertés et la transition démocratique. «La déviation des principes de l'appel du1er Novembre est la raison principale de la dégradation de l'état des lieux auquel est parvenu l'Algérie», fait constater ce document qui sera présenté lors de la conférence pour la transition démocratique qui aura lieu le 10 juin prochain. Cette plate-forme sera soumise également au pouvoir. «L'absence de démocratie participative dans la gouvernance et la gestion des affaires publiques, le non-respect du principe d'équité et de justice par l'administration et l'appareil judiciaire. L'inexistence de conditions constitutionnelles et juridiques pour l'organisation d'élections libres, transparentes et crédibles» sont les symptômes de cette crise dressés par ce document. L'inexistence de mécanismes et d'instances de contrôle des actes du pouvoir, déficience de la citoyenneté, désintégration du tissu social et multiplication de troubles sociaux et de grèves dans les différentes régions du pays», figurent sur la liste des griefs recensés. On note également «la généralisation de la corruption instrumentalisée comme mode de pérennisation du système, la dépendance absolue des exportations des hydrocarbures pour financer la balance des paiements, augmentation effrénée des budgets de gestion à partir de la seule rente pétrolière», sont autant d'éléments de diagnostic de la crise, souligne ce document. D'autre part, il est fait remarquer qu'«une politique d'emploi vulnérable et des programmes destinés à la jeunesse sans études préalables et sans vision structurante et croissance préoccupante des dépenses publiques, augmentation des charges ou subventions destinées aux syndicats publics». Ce document revendique aussi «le rejet de toute forme d'hégémonie ou de domination de toute partie, qu'elle soit militaire, financière, religieuse ou de tout autre groupe de pression interne et externe». Ainsi que «la consécration des droits des minorités conformément à un contrat social dûment garanti par la législation et les pratiques politiques». Il est question également d'«annulation de l'ensemble des monopoles politiques, économiques, médiatiques, syndicaux et culturels. Consécration du principe du contrôle sous toutes ses formes, renforcer la décentralisation ainsi que l'autorité et prérogatives des institutions élues». Comme il est mentionné dans ce document la nécessité de soumettre toutes les institutions militaires et civiles au principe de la transparence.