48 heures après la décision de l'Opep d'augmenter sa production à partir du mois de juillet, les principaux marchés mondiaux continuent d'afficher leur indifférence. Certains analystes ont estimé que l'augmentation décidée par l'Opep «risque de décevoir le marché parce qu'elle est en deçà de ce qui était attendu». «Je ne peux vous donner des garanties que les prix du pétrole ne vont pas monter, l'Opep essaye de faire de son mieux», a répliqué le président de l'organisation, l'Indonésien Purmono Yusgiantoro, lors d'une conférence de presse. Côté américain, on ne désespère pas de voir le marché se stabiliser si «les pays membres de l'Opep tiennent les engagements de Beyrouth». «nous voyons cela (les engagements de Beyrouth ndlr) comme une action bienvenue, qui démontre que les producteurs prennent des mesures concrètes et immédiates pour répondre aux besoins mondiaux en fourniture de pétrole», a témoigné le porte-parole adjoint du département d'Etat, Adem Ereli devant la presse. Tout en se démarquant du langage «spéculatif», Ereli n'a pas omis de rappeler qu'«il y avait des précédents dans l'histoire d'engagements qui n'ont pas toujours été tenus» et de renchérir : «Dans le cas présent, nous prenons acte des engagements pris, et attendons de ces engagements qu'ils soient honorés». Les USA, premiers consommateurs mondiaux du pétrole, multiplient les efforts afin d'amener les prix à des seuils raisonnables. Ainsi, le département de l'énergie DOE a fait état, jeudi, dans son rapport hebdomadaire d'une hausse de 1,3 millions de barils des stocks d'essence la semaine dernière, tandis que l'institut du pétrole API a rapporté un bond de 2,8 millions de barils. Ces chiffres ont eu l'effet escompté puisqu'ils ont largement dépassé les prévisions des analystes. Du coup, ils ont rassuré un marché redoutant une pénurie d'essence, cet été, aux USA mais également un peu partout aux quatre coins du globe. Vraisemblablement, la carte américaine est un atout certain pour rééquilibrer un marché sujet à d'incessantes spéculations. D'autant plus que celle-ci a prouvé son efficacité à maintes reprises. Sur les principaux marchés mondiaux, les cours du pétrole brut ont poursuivi leur tendance baissière. En effet, sur le mercantile Exchange (Nymex), le prix du baril pour livraison en juillet a perdu 79 cents à 38,49 Dollars, soit près de 4 dollars en trois jours. pour rappel, la journée de mardi, le brut de référence américaine avait atteint un record absolu à 42,45 dollars. Ont chuté aussi, les prix du brent et le WTI de New York. Le prix du premier a connu une baisse de 3 dollars en descendant sous la barre des 36,02 dollars et celui du second a reculé de 3,56 dollars en se stabilisant à 38,77 dollars au lieu de 42,37 Dollars. En tout cas, quelles que soient les lectures des uns et des autres, les importantes places financières ont réagi positivement aux conclusions de la réunion extraordinaire de l'OPEP.