Le président du Centre arabe des études pétrolières, M. Nicolas Sarkis, a indiqué, dans une déclaration, que la hausse de la production pétrolière n'était pas inscrite dans l'agenda de l'Opep, malgré les fortes pressions exercées par les pays consommateurs particulièrement les Etats-Unis.Interrogé sur une possible baisse de la production au mois de mars prochain suite cette pression américaine, M. Sarkis répond : " Les choses sont bien simples. Il y a tout d'abord les prix du pétrole qui ont beaucoup baissé ces derniers temps allant jusqu'à 11 dollars de moins par rapport au prix 100 dollars le baril enregistré au mois de janvier ". Il reconnaît que le baril reste cher. " Il s'est quadruplé depuis quatre ans, mais il ne faut pas oublier qu'en terme de dollar, on reste en deçà du niveau des années 90. Quoi qu'il en soit, avec la baisse des prix actuelle, on se retrouve maintenant avec une demande mondiale assez forte. Pour ce premier trimestre 2008, la consommation pétrolière mondiale, est estimée à quelque 87,3 millions de barils/jour, c'est énorme mais c'est une hausse saisonnière de la demande. Cela explique la décision de l'Opep. On s'attend donc à une forte chute de la demande au cours du trimestre prochain. Une chute à 85 millions de barils/jour, soit 2 millions de barils en moins ". A son avis, les pays membres de l'Opep craignent, à juste titre, une augmentation de la production aujourd'hui, qui risquerait fortement d'accélérer la chute des prix. En effet, en souvenir du syndrome de Jarkata. " à la fin des années 90, au moment de la crise financière en Asie, les pays de l'Opep s'étaient réunis à Jakarta et avaient décidé d'augmenter leur production. Une décision qui a eu pour conséquence, une chute des prix, qui sont redescendus jusqu'à 10 dollars/baril. Aujourd'hui, les pays de l'Opep n'ont pas oublié cette expérience. Ils ont peur de récidiver ". Dans une autre déclaration faite il y a quelques jours et allant dans le même sens, M. Nicolas Sarkis, parlant de la décision de l'Opep de maintenir le plafonnement de sa production, dit : " Cette décision est le résultat d'un consensus entre les pays membres de l'Opep et constitue à mon avis le meilleur accord que l'organisation ait conclu jusqu'ici. Certains pays membres voulaient augmenter leur production de pétrole afin de freiner la hausse du prix du baril. D'autres pays ont déclaré qu'il n'y avait pas de lien entre la hausse des prix et la production et que le niveau de production actuel était suffisant. D'après moi, ce dernier argument est correct. Il ne me semble pas nécessaire d'augmenter la production, d'autant plus que le prix du baril a baissé d'environ 10 dollars ces derniers jours. Dans le premier scénario, l'augmentation de la production aurait accéléré la baisse du prix du baril ". Il estime que l'accord conclu entre les pays membres de l'Opep consiste à maintenir le niveau actuel de production de pétrole et à freiner la baisse des prix. " Je crois cependant que les fluctuations du marché vont durer quelque temps même si je ne prévois pas de forte hausse ou baisse dans les prochains jours. Les prix vont continuer à fluctuer mais de façon limitée ". A son avis, il y a plusieurs facteurs qui sont responsables des fluctuations des prix du baril de pétrole. " L'augmentation de la demande d'énergie, surtout dans des pays comme la Chine et l'Inde, joue un rôle important ; Les enjeux politiques comme la question irakienne et le dossier nucléaire iranien ont également leur part de responsabilité dans l'instabilité du marché. Et le troisième facteur est la spéculation et les investissements massifs des banques et autres fonds dans les marchés pétroliers. Tous ces facteurs ont contribué à accélérer la hausse du prix du pétrole ", conclut-il. Il y a lieu de rappeler que les pays membres de l'Opep, réunis tout récemment au siège de l'Opep à Vienne, ont décidé une nouvelle fois de laisser inchangée la production mondiale de brut." Les prévisions de l'offre et de la demande indiquent que les stocks commerciaux sont en phase avec les tendances saisonnières ", a estimé l'Organisation ajoutant que " l'actuelle production de l'Opep est suffisante pour satisfaire la demande attendue pour le premier trimestre de l'année ". Le niveau de production restera donc inchangé, à 29,76 millions de barils, jour. Les pays producteurs ont fait part de leur inquiétude concernant les " incertitudes liées aux prévisions de ralentissement de l'économie mondiale " et appelé à l' " attention vigilante de leur impact sur les principaux fondamentaux du marché " jusqu'à la prochaine réunion, le 5 mars prochain. " La conférence à réaffirmé la détermination de l'organisation à prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour maintenir le marché stable ", a conclu la réunion du cartel.