Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a du mal à se débarrasser de ses opposants les plus farouches en prévision du prochain congrès prévu en mars 2015. Il s'agit des huit membres du comité central, dont la plupart contestent sa légitimité, qui devraient passer devant la commission de discipline. Les tractations de coulisses font rage au sein du parti de la majorité au Parlement. D'ores et déjà, les huit membres du comité central accusés d'avoir mené la campagne électorale en dehors des structures du parti semblent être écartés définitivement sans attendre le verdict de la commission de discipline. Contrairement à leurs pairs, Abderrahmane Belayat, Amar Tou, Abdelkader Mechbek, Boualem Djaâfar, Malika Foudhil, Brahim Boulahia, Layachi Daâdoua et Kassa Aïssa n'ont pas reçu de convocation pour participer au travaux de la session du comité central prévue le 24 juin à l'hôtel El Aurassi (Alger). Ces mis en cause ne comptent pas se laisser faire. Ils comptent exposer leurs arguments à travers leurs lettres de bonne intention individuelles aux membres de la commission de discipline qui siègera aujourd'hui. Saisi par Amar Saâdani pour statuer sur les cas de ces huit membres du comité central, «le président de la ladite commission de discipline, Amar Ouazani, n'a pas convoqué les mis en cause pour examiner et délibérer sur leur cas», a affirmé, hier, le coordinateur du bureau politique, M.Belayat. Ce dernier dément catégoriquement qu'il y ait une quelconque lettre d'excuses collective ou individuelle adressée au président de la commission de discipline. Il s'agit d'une manoeuvre du président de ladite commission. Plus grave encore, «cette commission, qui est censée être indépendante dans ses délibérations et décisions vis-à-vis de celui qui l'a saisie a violé les statuts du parti car elle veut être juge et partie», souligne-t-il. Non seulement «elle nous a condamnés à l'avance et sans daigner nous envoyer des notifications pour qu'on soit présents, un des membres de cette commission, à savoir M.Boumahdi, est à la fois membre du bureau politique et membre de la commission de discipline», fait-il savoir. «En réalité, notre démarche consistait à nous référer aux membres de la commission de discipline», dit-il. «Nous avons mené la campagne électorale en faveur de Bouteflika après avoir reçu des accréditations de son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal», soutient-il pour battre en brèche les accusations portées contre lui et son groupe. En fait, explique-t-il «il y a deux jours, les huit membres ont délégué Layachi Daâdoua auprès des membres de la commission de discipline et non pas auprès de son président, dans le but de savoir ce qui leur a été reproché», indique-t-il. Dans la foulée, il nous a été suggéré de l'intérieur de cette commission de faire une lettre d'excuses. Ensuite «nous avons accepté d'écrire et de parapher une lettre collective, puis des lettres individuelles destinées aux membres de cette commission car tout simplement, ils étaient élus et ne sont pas illégitimes à l'image du secrétaire général du parti». Cependant, peine perdue, Amar Ouazani, n'a pas voulu les recevoir pour les examiner en prétextant la fin des travaux de la réunion. Belayat croit savoir que «cette commission veut, vaille que vaille, geler nos qualités de membres du comité central en arguant de notre absence». Par ailleurs, auparavant, Saâdani a proposé une réconciliation au coordinateur des redresseurs, Abdelkrim Abada, pour isoler davantage le groupe de Belayat. M.Belayat a indiqué aussi que «l'élection du secrétaire général lors de cette session est obligatoire pour que la compétition soit libre, car sans l'élection du SG, la situation déjà pourrie risque de s'aggraver davantage». M.Boumahdi, un des membres de la commission de discipline, a affirmé hier au téléphone que les mis en cause ont remis les lettres d'excuses en retard. Toutefois, la commission de discipline siègera dans les prochains jours pour délibérer sur leurs cas.