img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P140614-11.jpg" alt=""Une autorité est une défense pour la liberté d'expression"" / La presse écrite et audiovisuelle et des étudiants de l'Ecole supérieure des sciences politiques étaient nombreux à assister jeudi dernier à une conférence sur «l'éthique et la déontologie», présentée par l'ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel, Rachid Arhab. Dans sa présentation à la conférence, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a indiqué que la session de formation organisée jeudi dernier s'inscrit dans le cadre du programme de formation destiné aux journalistes et à tous les travailleurs du secteur de la communication, soulignant que cette session pose plusieurs questions primordiales sur la pratique journalistique. Il s'agit de la nécessité de respecter la déontologie professionnelle en tant que condition essentielle à la garantie «de la pérennité d'une presse crédible», a-t-il expliqué. Les journalistes, les éditeurs et les annonceurs de publicité sont les premiers concernés par cette question, a précisé le ministre, les appelant à «respecter» la déontologie et la conscience professionnelles et à «faire preuve de davantage d'objectivité et de crédibilité». Mais curieusement, peu d'éditeurs et de directeurs de chaînes de télévisions privées ou publiques étaient présents à cette conférence, présentée par un expert de l'audiovisuel et ancien présentateur vedette de France 2. Très simple et totalement ouvert au débat, Rachid Arhab a évoqué, dans un premier temps, ses souvenirs d'enfance en Algérie, il a notamment expliqué que c'est à Alger qu'il a appris à conduire ou il a passé ses plus beaux moments de jeunesse. Avant de commencer le débat, l'ancien membre du CSA français a expliqué les grandes lignes du Conseil supérieur audiovisuel, précisent que contrairement aux britanniques, les textes français s'impliquaient beaucoup dans le contenu des émissions. Ils interdisaient, notamment la publicité sur le tabac, les programmes qui développent le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme. A ce propos, Rachid Arhab, premier journaliste maghrébin à présenter le Journal télévision d'une télévision française a évoqué les campagnes de racisme qui étaient lancées dans les années 1980 par le Front national. «Quand Jean-Marie Le Pen a déclaré un jour que j'étais un bon journaliste, mais je serais mieux à Alger, j'ai compris qu'il ne faut pas répondre aux provocations si on veut aller loin dans ce métier». Interrogé sur les limites de la liberté d'expression dans les émissions satiriques françaises comme Le Petit Journal et Les Guignols, Rachid Arhab a parlé de zone de difficulté, expliquant que ces programmes échappent au contrôle du CSA du fait qu'elles ne sont pas des émissions d'information, mais de divertissement. «C'est une sorte de malhonnêteté» a ajouté l'ex-journaliste vedette de France 2. Interrogé sur son éventuelle participation dans le passé à la préparation des textes de loi sur l'audiovisuel algérien, Rachid Arhab a démenti toute participation à ce projet, même s'il reconnaît avoir été approché en 2011 par le ministère de la Communication, mais il avait refusé, car les données n'étaient pas réunies. M.Arhab a refusé aussi de commenter ou de juger le paysage audiovisuel algérien et le nouveau texte de loi sur l'audiovisuel, adopté il y a quelques mois, le journaliste franco-algérien a seulement déclaré que la meilleure protection pour l'éthique et la déontologie, c'est le renforcement de la télévision publique. A la fin de sa conférence, ratée par les télévisions privées et l'Entv, Rachid Arhab a été interpellé avec émotion par un journaliste originaire de Ghardaïa sur le rôle des médias dans la crise dans la vallée du M'zab, ce dernier a conforté le journaliste au bord des larmes, en rappelant une citation d'Albert Camus: «J'aime les journalistes et je déteste la presse», rappelant parfois les contraintes de certains journalistes à rapporter les faits. Enfin, le directeur du journal Hayet, Habet Hanachi, a regretté que les directeurs de télévisions ne soient pas venus assister à cette intéressante conférence sur l'éthique et la déontologie. Car il est vrai que côté télévisions privées, deux responsables seulement étaient présents: le directeur de Dzair TV, Mohamed Hakem, et le directeur de Hogar TV.