Elles sont devenues un fonds de commerce. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a affirmé que dorénavant, tout agrément à la création d'une association sera soumis à un contrôle rigoureux. Cette mise au point fait suite à l'enquête menée par ses services ayant démontré que beaucoup d'associations à caractère social ne remplissent pas convenablement leur rôle d'intérêt public quand elles ne sont pas carrément détournées de leur essence. «Que nous soyons des responsables ou en tant qu'administration ou pouvoir législatif, nous ne pouvons donner l'agrément à n'importe qui veut créer une association, d'autant que l'expérience des dix dernières années a montré que beaucoup de gens n'ont aucune relation avec l'intérêt public», a déclaré le représentant du gouvernement en réponse à une question d'un député quant aux raisons du refus d'agrément à certaines associations. Bien au contraire, «certaines associations sont utilisées comme paravent par certains pour s'adonner à la politique», a-t-il souligné. Par ailleurs, le ministre a rappelé, à cet effet, «l'importance d'évaluer toute initiative en ce sens». Cela exige «du temps», a-t-il précisé avant d'affirmer que : «nous avons vu des gens créer une association pour en faire un fonds de commerce et cela ne saurait être accepté». Pour étayer ses propos, le ministre a rappelé qu'il existe actuellement plus de 73 000 associations agréées avant de souligner que «seules 5000 oeuvrent réellement au profit de la société». Néanmoins, «l'administration a fourni de grands efforts en matière de prise en charge des dossiers consacrés à la création d'associations», indique le ministre. Et de préciser «3810 nouvelles associations ont été agréées depuis 2002 à ce jour». Ce qui démontre que «le refus d'agrément n'est ni une position politique ni une position contraire au principe républicain de l'Algérie» ajoute le ministre. L'agrément d'un tel nombre d'associations «est une preuve que peu de réserves sont émises et que les portes ne sont pas fermées devant les associations». D'ailleurs, selon le représentant du gouvernement, la loi sur les associations est «un grand acquis pour le système républicain et démocratique en Algérie». Concernant les retards enregistrés dans la délivrance des agréments, M.Zerhouni a avancé qu'ils sont dictés par la réalité du terrain dans le sens où une enquête est préalable à l'obtention de l'agrément afin que ces associations puissent «donner une plus grande dynamique à la société, au développement du pays et à la consécration de l'Etat de droit». Enfin, Zerhouni a émis le voeu que le projet de loi amendant l'actuel texte sur les associations apporte «une nouvelle méthode permettant le respect des objectifs pour lesquels elles sont créées et des principes sur lesquels elles sont fondées». Sur un autre chapitre, il a souligné la nécessité de la mise en oeuvre du fonds d'indemnisation régionale pour les Hauts Plateaux. Le fonds d'indemnisation régionale a été créé en 1969 comme une aide de l'Etat destinée aux régions sous-développées et qui rencontraient des difficultés, notamment les régions des Aurès, Djelfa et le Sud.