Des sièges d'institutions étatiques ont fait l'objet d'actes de vandalisme, d'incendie. Tel un volcan en pleine activité, la vallée du M'zab s'inscrit désormais dans une spirale de violence qui met en échec tous les replatrages de l'Etat. La blessure est grande ouverte et les médications préconisées jusque-là s'avèrent inopérantes. Huit jours après la visite en grande pompe du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, accompagné par une partie du gouvernement à Ghardaïa, les violences ont repris. Après un calme de quelques semaines, les échauffourées reprennent dans cette région déjà suffisamment éprouvée par une profonde déstabilisation sociale qui dure depuis plus d'une année. Des actes de violence et des accrochages entre groupes de jeunes ont repris dans la nuit de dimanche à lundi dans des quartiers de la localité de Berriane (à 45 km au nord du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa), a-t-on constaté. Quelques quartiers de Berriane ont été le théâtre d'actes de violence, de vandalisme suivi d'incendie de sièges d'institutions étatiques lors de ces échauffourées sporadiques entre groupes de jeunes enclenchées juste après la brillante victoire des Fennecs contre la Corée du Sud. «Profitant de cet événement sportif, des cortèges de jeunes de Berriane ont tenté de mettre le trouble et régler des comptes ou de voler», a expliqué un notable de Berriane, témoin oculaire des événements. «Les forces antiémeute déployées, à titre préventif, dans les lieux chauds pour veiller sur la sécurité des biens et des citoyens, ont été la cible privilégiée de quelques individus avant de s'en prendre à tout ce qui représente l'autorité publique», a-t-il souligné. Les forces antiémeute ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser les groupes de jeunes qui s'affrontaient et se lançaient des pierres et autres projectiles hétéroclites. Une dizaine de blessés a été enregistrée dans ces affrontements, a indiqué une source médicale locale. Deux sièges de l'inspection des Domaines et de la Conservation foncière locales de Berriane ont été saccagés et incendiés, a-t-on constaté sur place. Le trafic sur le tronçon de la RN1 reliant Berriane à Ghardaïa a été perturbé pendant plus de quatre heures, avant que les services des forces de l'ordre ne sécurisent l'itinéraire dans le centre de la localité de Berriane et rétablissent la circulation. Des actes de destruction du mobilier urbain devenu un «défouloir» pour les jeunes, sont encore visibles en cette fin de matinée dans la ville de Berriane où un calme précaire règne actuellement. Le problème est très profond, la situation est grave et l'Etat est incapable d'assurer la sécurité dans une région qui connaît des troubles depuis des mois. Faut-il en conclure qu'il y a une grave défaillances de services de sécurité dans l'accomplissement de leur tâche? Ou alors y-a-t-il des parties mentionnées qui se chargent de saboter toute action à même de ramener le calme et de faire la paix entre les parties en conflit? Le drame, c'est que ces échauffourées interviennent exactement huit jours après la visite du Premier ministre dans la région. M.Sellal a pris des engagements d'en finir avec ce problème dangereusement récurrent. «Nous n'accepterons pas que quiconque compromette le sort du pays, et nous appliquerons les lois de la République dans leur rigueur, et la justice jouera son rôle pleinement, conformément à la loi», a soutenu le Premier ministre, lors d'une rencontre avec les notables, les élus et les représentants de la société civile de Ghardaïa. «Les services de sécurité continueront d'accomplir leur mission pour faire régner sécurité et quiétude à Ghardaïa (...)», a-t-il assuré. Mais force est de constater que rien n'est fait pour le moment.