le parti de Hocine Aït Ahmed a dressé un tableau des plus inquiétants. Dans une déclaration adoptée avant-hier par son secrétariat national, le FFS lance un appel à toutes les forces politiques et syndicales autonomes pour empêcher «la mise au pas totale et définitive de la société et à oeuvrer pour construire une alternative crédible». En effet, le parti de Hocine Aït Ahmed, réuni vendredi dernier en session ordinaire, a dressé un tableau des plus inquiétants sur la situation politique, économique et sociale du pays. Ainsi, le plus vieux parti de l'opposition en Algérie considère, dans la déclaration parvenue hier à notre rédaction, que «contrairement au contenu surréaliste du mémorandum remis par le chef de l'Etat au G8, la crise politique que vit notre pays s'aggrave de jour en jour et les signaux d'un enlisement généralisé sont omniprésents». Plus explicite, le FFS cite les multiples entraves à l'action politique, menaces et pressions sur les journalistes, arrestations et emprisonnements de défenseurs des droits de l'homme, répression sauvage sur les mouvements de protestation, notamment dans les régions du Sud, coups d'Etat contre les syndicats et organisations autonomes pour leur imposer des choix politiques. Abordant le volet économique et social, le FFS indique que les Algériennes et Algériens sont confrontés et livrés quotidiennement à un banditisme qui se généralise et à la prolifération à grande échelle des fléaux destructeurs de la société. Qualifiant les «réalisations concordiales», la «croissance économique», et le «plan de relance et de développement» de discours anesthésiants, le secrétariat national du FFS souligne que les réseaux de la prédation politique et économique, affiliés aux différents cercles des décideurs, continuent de piller les richesses du pays. Sur le même chapitre, le secrétariat national du FFS estime que les monopoles publics sont transférés vers des sphères privées privilégiées, sur la base de nouveaux rapports de force qui encadrent le sérail. En clair, conclut le FFS, «les décideurs ont adopté la stratégie de la privation des biens publics pour les utiliser et les retourner contre le public». Le résultat, constate le parti d'Aït Ahmed, est l'inexistence de l'investissement productif, des centaines de milliers de travailleurs sont licenciés, des centaines de milliers d'autres sont candidats au chômage, la classe moyenne est laminée et l'encadrement économique en voie d'anéantissement. Réagissant aux efforts diplomatiques de l'Algérie, le FFS précise que cette démarche économique désastreuse ne peut être comblée par les visites éclair de ministres étrangers. En contrepartie, le conseil national du parti juge que seule une démarche politique cohérente consacrant la démocratie politique, économique et sociale est à même de restaurer la confiance et l'espoir des citoyens. A cet effet, le FFS préconise des «révisions déchirantes en faveur de la paix, qui ne peut être réduite à un état de non-guerre» afin de préparer la voie à une «remise à plat crédible, constructive et déterminée des relations entre le pouvoir et la société». Dans la même optique, le FFS estime urgent une mobilisation citoyenne afin d'imposer une solution politique dont la transition politique réelle est la seule garantie d'une transition économique.