Le Costa Rica a poursuivi son incroyable parcours au Mondial et a réussi l'exploit de se qualifier pour le premier quart de finale de son histoire grâce à un succès, aux tirs au but (5-3; 1-1 a.p.), sur la Grèce, dimanche dernier à Recife. Ahurissants Ticos. Ils n'étaient rien du tout et les voilà candidats à une place dans le dernier carré, qu'ils disputeront aux Pays-Bas samedi à Salvador. Sortis premiers du groupe de la mort, les Costariciens, 8e de finaliste en 1990, ont déjà renversé deux champions du monde avec l'Italie et l'Angleterre et ils se sont offerts dimanche dernier un champion d'Europe avec la Grèce. Pour cela, ils se sont, comme depuis le début du tournoi, appuyés sur une remarquable défense et sur un gardien fantastique, Keylor Navas, auteur d'une quantité de parades et qui a su en plus repousser le tir au but du pauvre Gekas. Mais ils ont tout de même été nettement moins convaincants et plaisants que lors de la phase de poules, se contentant de quelques contres qui ont rendu longtemps la partie assez ennuyeuse. Les Ticos ont tout de même ouvert la marque à la 52e minute, quand Bolanos sur la gauche a joliment servi Ruiz, dont la frappe toute molle du gauche a étrangement totalement piégé Karnezis. Mais ils ont été rejoints dans les derniers instants par une équipe de Grèce qui est donc la meilleure du monde, mais seulement dans le temps additionnel. On jouait en effet la première minute des arrêts de jeu, quand Sokratis a envoyé au fond des filets un ballon repoussé par Navas pour arracher une prolongation. Prolongation pénible Les 30 minutes supplémentaires ont d'ailleurs été pénibles pour des Ticos qui jouaient à 10 depuis la 66e minute et l'expulsion de Duarte. Et il a encore fallu plusieurs arrêts de classe de Navas comme devant Mitroglou (93) ou Lazaros (113) pour empêcher la Grèce de décrocher ce qui aurait aussi été pour elle un premier quart de finale de Coupe du monde. Auparavant, la partie n'avait donc pas été brillante à l'Arena Pernambucano de Recife, mais les conférences de presse d'avant-match avaient sonné comme une mise en garde: les deux coachs s'y étaient renvoyés le statut de favori, comme leurs équipes se sont longtemps renvoyées la balle. Jusqu'au but de Ruiz qui a débloqué la partie, il y avait eu très peu d'intentions de jeu et pourtant pas mal de déchets, entre une poignée de tirs à côté et des wagons de passes ratées. Les Grecs étaient alors déjà les plus dangereux, avec une volée de Salpingidis déviée par Navas (37). Le sélectionneur colombien des Ticos Jorge Luis Pinto avait invité ses joueurs à «être réalistes mais à voir grand». Ils ont déjà réussi un exploit immense et les appels de députés à faire de Pinto un citoyen d'honneur ou à instaurer une «Journée nationale du football» seront probablement entendus. On peut même parier sur une statue de Pinto et de ses hommes à San José.