Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, a souhaité hier sur la BBC l'organisation sous quelques mois d'un référendum d'indépendance, alors que l'offensive des jihadistes de l'Etat islamique en Irak (EIIL) a réveillé les craintes de partition du pays. Dans la foulée de leur offensive lancée le 9 juin, les jihadistes sunnites ont proclamé la création d'un califat sur certains territoires irakiens et syriens. L'Irak «est effectivement divisée. Devons-nous rester dans cette situation tragique que vit le pays?», s'est interrogé Massoud Barzani. «Nous allons organiser un référendum au Kurdistan, nous respecterons et nous serons tenus par la décision de notre peuple. Nous espérons que d'autres agiront de la sorte», a-t-il déclaré. Concernant le calendrier pour organiser un tel vote sur l'indépendance, il a répondu qu'il ne pouvait pas «fixer de date maintenant», assurant toutefois que «c'était une question de mois». La tenue du référendum devra d'abord être validée par le Parlement kurde. Le Kurdistan irakien devra aussi «se doter d'une commission électorale indépendante», a ajouté Massoud Barzani. La majorité des alliés de l'Irak redoutent un éclatement du pays. Le gouvernement d'Ankara notamment s'est fermement opposée lundi à la partition, soulignant que le pays doit rester «une société unie». L'indépendance du Kurdistan irakien est en revanche soutenue par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. «Face à cette montée islamiste, il faut appuyer les aspirations des Kurdes à l'indépendance», avait-il déclaré dimanche.