La fin de non-recevoir réservée par le mouvement citoyen à l'invitation du Chef du gouvernement pour une rencontre portant sur « la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur » continue à susciter des réactions au sein de la population. Hier encore, le rejet de l'offre de M.Benflis était sur toutes les lèvres. Chacun y allait de son commentaire agrémenté dans la plupart des cas d'interrogations qui en disent long non seulement sur les inquiétudes des citoyens, mais aussi sur leurs probables initiatives à venir. En effet, les citoyens étaient hier très nombreux à relever le caractère unilatéral de la réponse du mouvement citoyen auquel il est souvent reproché de ne pas avoir consulté la base avant de répondre officiellement au Chef du gouvernement. Les citoyens des différentes communes de la vallée de la Soummam nous ont avoué qu'ils n'ont pas été consultés sur ce sujet et sur bien d'autres encore. Ainsi donc, la consultation de la base brandie auparavant avant toute prise de décision «semble être mise dans un tiroir» pour reprendre l'expression de ce citoyen habitué des conclaves. Pour bon nombre de citoyens, il aurait été préférable d'organiser des assemblées générales avant de se prononcer officiellement d'autant plus que le temps le permettait largement. Pour beaucoup d'entre eux, cette façon d'agir précipitamment cache mal les calculs politiciens des uns et des autres. Du coup l'on s'interroge sur l'insensibilité des animateurs sur le pourrissement qui touche la région. Le soulagement ressenti à l'annonce de l'invitation qualifiée par beaucoup, par ailleurs, de sincère, a vite laissé place à l'inquiétude de lendemains incertains. En attendant les «représentants» des 30 communes affiliées à la CICB ne semblent guère se soucier de la réaction populaire et continuent à croire dur comme fer qu'ils sont seuls à détenir la vérité. Même la réaction positive du Cpwb ne les dérange point, l'action retenue pour le 14 du mois courant au chef-lieu de Béjaïa se veut une façon de se démarquer des probables délégués qui seront mandatés par les communes affiliées au comité populaire.