Alors qu'ils ont baissé de 40% dans les marchés de gros, les prix des fruits et légumes sont restés figés chez les détaillants. L'arrivée du Ramadhan est toujours accompagnée par la flambée des prix des fruits et légumes. Celles-ci ont atteint des prix record en l'espace de quelques jours avant le mois sacré. Au moment où tout le monde rassurait que les prix vont baisser après la première semaine du Ramadhan, ils demeurent toujours les mêmes. Pas de baisse des prix, ils sont restés tels qu'ils étaient affichés le premier jour du Ramadhan. Contacté hier par nos soins, le président de la commission nationale des mandataires en fruits et légumes, Mohamed Madjber, nous a affirmé que «les prix des fruits et légumes dans les marchés de gros ont baissé de 40%». Sûr de lui, M.Medjber a ajouté que «celui qui dit le contraire, on l'invite à venir visiter le marché de gros des Eucalyptus pour vérifier lui-même les prix». Il a précisé que la tomate qui se vendait pendant les premiers jours du Ramdhan à 70 DA, a baissé jusqu'à 35 DA. Pareil pour les autres produits, tels que la courgette, le concombre et les oignons. Il a précisé que la hausse des prix des mêmes produits alimentaires se fait au niveau des marchés de détail. «Quand le ministre du Commerce a annoncé que les prix des produits alimentaires dans les marchés de détail sont libres, alors il ne faut pas s'étonner que les prix augmentent», a-t-il ajouté. Pour les commerçants de détail, la hausse des prix se justifie par la multiplication des intermédiaires et des spéculateurs. Il suffit de se rendre au marché de Boumaâti et celui d'El Harrach pour constater un écart important des prix des fruits et légumes. L'excuse pour justifier un tel écart avancé par les commerçants, est toujours liée à la location des box à l'intérieur de ces marchés. Les excuses sont nombreuses. Certains détaillants mettent en exergue le fait qu'ils souffrent de l'intervention des spéculateurs et des intermédiaires, en les obligeant à acquérir leur marchandise à un prix fixé après entente avec les grossistes. «Je suis obligé d'acheter ma marchandise en deuxième ou troisième main au marché de gros, ce qui entraîne, inévitablement une hausse des prix», a indiqué un commerçant à Ben Omar (Kouba). Pour sa part, le secrétaire général des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), El Hadj Tahar Boulenouar, a justifié l'écart des prix qui existe entre les marchés de gros et ceux du détail par «le manque énorme des marchés de proximité, qui sont la solution de base pour arriver à casser les prix des fruits et légumes». Dans ce sens, M.Boulenouar a réitéré son ultime appel au ministère du Commerce de «reconstituer le réseau national de distribution». Il a estimé qu'en plus des 1500 marchés de tous types confondus qui existent au niveau national, «le ministère du Commerce doit impérativement créer au moins 1000 marchés de proximité». L'autre «ennemi» de l'instabilité des prix de marché évoqué par le secrétaire général du l'Ugcaa est le «faible rôle que jouent les chambres froides pour stabiliser l'approvisionnement de ces produits de large consommation». «L'instabilité de l'approvisionnement conduit inévitablement à l'instabilité des prix des fruits et légumes», a expliqué M.Boulenouar. Ainsi, l'instabilité des prix du marché demeure un souci incurable. Les responsables du secteur du commerce peinent à trouver des solutions définitives à ce phénomène qui refait surface d'une manière systématique durant le mois de Ramadhan.