Le chef de la diplomatie marocaine Salaheddine Mezouar, porte-voix de Sa Majesté, a violemment attaqué l'Algérie lui reprochant d'être derrière la désignation par l'UA d'un envoyé spécial pour le Sahara occidental. Pas de trêve. Même en cette période de Ramadhan. Rabat a décidé de reprendre le «jihad» contre l'Algérie pendant ce mois sacré. Comme le font les organisations islamistes armées. «Notre conflit aujourd'hui n'est pas avec le Polisario mais avec l'Algérie» a tonné le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération. Une déclaration de guerre! Quelle mouche a donc piqué, encore une fois, un responsable marocain de ce rang pour tenir des propos guerriers contre l'Algérie? Le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, porte-voix de Sa Majesté, a violemment attaqué, le 10 juillet, l'Algérie lui reprochant d'être derrière la désignation par l'Union africaine d'un envoyé spécial pour le Sahara occidental. «L'Algérie utilise tous les moyens financiers et logistiques pour contrecarrer les efforts du Maroc visant à trouver une résolution» à cette question, a déclaré l'ex-ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement de Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012) qui s'adressait aux membres de deux Commissions parlementaires. «La dernière chose a été (la désignation de) cet envoyé spécial de l'Union africaine. (...) Quand on voit les tentatives du régime algérien pour contrer nos efforts, nous constatons que les méthodes utilisées sont vraiment minables», a ajouté le président du parti Rassemblement national des indépendants qui a rejoint en octobre 2013 la coalition gouvernementale dirigée par l'islamiste Abelillah Benkirane après que l'Istiqlal seconde force politique du Maroc, ait claqué la porte de l'éxcécutif plongeant le Royaume dans une crise politique sans précédent. Le chef de la diplomatie marocaine avait vu rouge àprès l'annonce de la nomination par l'Union africaine (UE) de Joaquim Chissano, ancien président mozambicain, en tant qu'envoyé spécial du Sahara occidental. «Le processus de recherche d'une solution politique définitive au différend régional au sujet du Sahara marocain est du ressort exclusif de l'ONU. L'UA n'a aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier» a indiqué, le 1er juillet, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération dans un communiqué répercuté par une dépêche de l'agence de presse officielle marocaine MAP. «Le Royaume du Maroc, partie fondamentale et incontournable à ce différend régional ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale qu'il rejette totalement», a souligné la même source qui n'a pas omis d'égratigner l'Algérie sans la citer. «Au moment où le continent africain est confronté à de nombreux défis liés à la paix et au développement, certaines parties connues pour leur antimarocanisme primaire, prennent en otage l'agenda de l'organisation panafricaine» a-t-on fait remarquer du côté de Rabat. Désormais, c'est chose faite. Le Maroc désigne l'Algérie comme responsable de tous ses maux et de ses déboires. Notamment en ce qui concerne la question sahraouie. Une autre manière pour le ministre marocain de faire oublier l'humiliation dont il a été l'objet de la part de policiers français lorsqu'il a subi une «minable» fouille au corps. Contraint d'enlever «sa veste, ses chaussures, chaussettes et sa ceinture» avait rapporté la presse de son pays. Comment a réagi la diplomatie marocaine, menée de main de maître par Mohammed VI, lorsque l'ambassadeur de France aux Etats-Unis, François Delattre, avait qualifié le Maroc de «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux, mais qu'on doit défendre»? Rabat «demeure persuadé que la France saura réparer le mal qui a été causé par ces propos», qu'ils «aient été fallacieusement attribués» au diplomate «ou effectivement prononcés», avait mollement répliqué le porte-parole du gouvernement marocain Mustapha Khalfi. L'honneur du Maroc a finalement été bafoué sans que l'affront n'ait été lavé. Le peu de «témérité» qui reste aux responsables marocains a été investi dans le conflit qui les oppose aux Sahraouis. Des hommes debout et dignes que l'Algérie a décidé de soutenir jusqu'à l'aboutissement de leurs espérances, dans le respect de la légalité internationale.