Les derniers rescapés du GIA sont élilminés l'un après l'autre. Abattu il y a un mois sur les hauteurs de Bougara, à l'est de la wilaya de Blida, le terroriste a été identifié comme étant un dénommé Abdelhaq Bougueroua, qui se faisait appeler Abou El Moundhir et officiait dans certaines fetwas du GIA entre 1998 et 2002. Selon une source sécuritaire proche de la 1re Région militaire (Blida), le terroriste en question était recherché par les services de sécurité depuis plusieurs années et activait principalement dans la wilaya de Blida. Les derniers rescapés du GIA, aujourd'hui groupes épars et sans aucune force réelle, ni objectifs militaires ou politiques précis, continuent à se faire tuer, alors que d'autres ont pratiquement rejoint le Gspc, l'organisation terroriste la plus importante en Algérie depuis 2000. Pour la précision, Abou El Moudhir n'est pas celui qui officiait sous l'émirat de Abou Abderrahmane Amine (Djamel Zitouni) et signait les communiqués (notamment ceux, restés notoires, destinés au président français Jacques Chirac et au roi Baudouin de Belgique) et qui s'appelait Assouli. Ce dernier, certes, était pratiquement le plus tristement célèbre des officiers juridiques du GIA et était un émir de zone, avant de regagner la direction du GIA et de prendre la responsabilité de la commission juridique. Sa célébrité était due au fait qu'il avait à l'époque justifié toutes les tueries, tous les massacres collectifs perpétrés par Antar Zouabri, lui trouvant à chaque fois un argument fallacieux. Le Abou El Moundhir en question, tué à Bougara, est venu après, et en tout cas n'a pas fait long feu. A la mort d'Antar Zouabri, le 8 février 2002, son remplaçant, Ouakali Rachid, dit Rachid Abou Tourab, a donné le pouvoir de la fetwa à un certain universitaire qui cosignait les communiqués sous le nom d'Abou El Abbès Ilyas, et semblait poursuivre la même logique des massacres qu'Assouli Abou et Moundhir. Depuis le début de l'année 2002, le GIA a pratiquement quitté les dernières zones qui restaient sous son contrôle et cédé la place au Gspc, qui se trouve aujourd'hui le groupe armé le plus imposant en Algérie. Ses hommes ont été tués ou sont passés au Gspc rival, et ceux qui restent encore opérationnels se distinguent par de rares incursions terroristes dans le triangle Médéa-Blida-Aïn Defla, donnant la nette impression d'un groupe pratiquement crépusculaire. Les katibate d'Aïn Defla et de Ksar El Bougara sont passées depuis longtemps au Gspc et il y a fort à parier que les derniers éléments irréductibles du GIA en feront de même, au risque de tomber, jusqu'aux derniers, sous le coup des services de sécurité qui ont pratiquement repris le contrôle des derniers sanctuaires du GIA.