Espérons un dénouement heureux Les citoyens de la région de Béni Zmenzer ont été très nombreux à répondre à l'appel de la cellule de crise pour une large mobilisation hier après-midi. Le mot d'ordre était la solidarité de tous pour la libération de G.A, vieux retraité de 71 ans dernier enlevé dimanche dernier près de sa maison, sise au village Aglagal. Selon des sources locales, la victime, retraitée de France a disparu dimanche dernier juste après la rupture du jeûne. Sans nouvelles de lui, le lendemain, sa famille a alerté les services de sécurité ainsi que les villageois qui ont commencé à affluer en nombre vers sa maison. Depuis lundi dernier, la demeure familiale de G. A ne désemplit pas de gens venus s'enquérir des dernières nouvelles. Parallèlement, les responsables du village Aglagal ont tenu une réunion lundi dernier à l'issue de laquelle a été dégagée une cellule de crise qui va suivre de près cette affaire que les populations assimilent à un drame. Pour certains villageois, une situation pareille est considérée comme celle d'un décès ou un travail d'intérêt public. Tout le monde se sent concerné et participer à dénouer la situation en assistant la famille de la victime. La journée d'hier a connu des actions mais aussi des informations contradictoires au sujet de la rançon réclamée par les ravisseurs. Alors que certaines sources avancent une rançon de 80 millions de centimes, d'autres la réfutent, arguant que les kidnappeurs n'enlèvent pas une personne pour une modique somme. D'autres voix font état d'une demande de trois milliards de centimes. Toutefois, ces supputations ne reflètent guère la réalité des choses. Jusqu'à hier, après une décennie faite de 80 enlèvements, aucune source ne pouvait certifier les sommes demandées ou si des familles auraient cédé au chantage et payé. En tout cas, parallèlement aux supputations des uns et des autres, il est constaté, sans ambages aucun l'élan considérable de solidarité manifesté par les populations locales. Les appels lancés pour les actions d'hier après-midi ont eu un fort écho. Des citoyens étaient venus des communes voisines et de toute la région de Béni Douala pour dire leur présence au coté de la famille touchée par ce drame. Une marche a eu lieu à Béni Zmenzer ainsi qu'une caravane qui a sillonné tous les villages. En fait, le kidnapping qui a visé G.A de Béni Zmenzer n'en constitue pas un phénomène nouveau pour les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce sont, en tout, près de 80 cas qui ont été signalés à travers les villages depuis 2005. Certaines sources réfutent même la thèse que les actes auraient commencé en 2005. Pour elles, beaucoup de familles ont payé pour la libération de leurs proches dans les années 1990 essentiellement en Kabylie maritime. Les villages situés dans le massif forestier de Mizrana qui a été longtemps la base arrière des groupes terroristes ont longtemps souffert de ce phénomène dans le silence et la solitude les plus absolus. Les groupes terroristes faisaient régner leur loi dans l'impunité totale. Ce n'est que bien plus tard que les populations ont décidé de riposter par leurs moyens. Et c'est d'ailleurs dans un village limitrophe de ce massif que les populations ont dit, pour la première fois, non aux exigences des ravisseurs qui ont enlevé un vieux commerçant au village Iflissen. Un large élan de solidarité s'est spontanément constitué pour des marches, des caravanes et des grèves. Les villageois d'Iflissen ont même fait appel à un imam qui les a accompagnés dans la forêt pour appeler les ravisseurs à libérer la victime. L'action intense de ces groupes n'a pas tardé à provoquer la réplique de la population. Mais, l'issue heureuse pour le vieux commerçant d'Iflissen n'a pas toujours été constatée. Des cas d'enlèvement ont malheureusement connu une tragique fin comme le cas de l'entrepreneur Slimana qui a été tué par ses ravisseurs après sa tentative de fuite. A Azeffoun, Ghilas Hadjou, qui a disparu a également été retrouvé mort.