Une partie de la délégation algérienne se trouve déjà sur les lieux des négociations. Ayant répondu aux «358 questions» de presque tous les membres de l'Ocde, le gouvernement Ouyahia est en passe de finaliser le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC mercredi à Genève, à l'occasion du 7e round des négociations. A cet effet, tout un arsenal de lois et de directives concernant tous les aspects des secteurs productifs, agricole, industriel et de services, a été adopté en vue d'être fin prêt pour ce round probablement décisif. Il s'agira du huitième round des négociations multilatérales, réunissant la délégation algérienne avec les 147 membres et au cours desquelles l'adhésion de l'Algérie «pourrait être fixée», d'autant que les discussions bilatérales ont été quasiment bouclées. Cette date marquera l'ouverture, à Doha, d'un nouveau cycle de négociations devant aboutir à un nouvel accord pour lequel les conditions d'accès seront draconiennes. Une partie de la délégation algérienne composée d'experts et conduite par M.Zaâf, directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, s'est rendue samedi sur les lieux des négociations où elle entamera le 7e round de négociations en vue d'atteindre cet ultime objectif. Lequel objectif test désormais à portée de la main, en raison de la démarche suivie depuis 1995 par l'Algérie et dont les négociateurs en charge du dossier de l'accession, ont déjà étudié au détail près, les standards suivis par pas moins de 19 pays ayant réussi leur accession à cette institution. «Nous allons aboutir à des accords, d'autant que nos offres se rapprochent des conditions d'accès de certains pays», n'a pas manqué de mentionner M. Boukrouh lors d'un point de presse à l'occasion de la clôture de la 37e Foire internationale d'Alger. L'autre partie, qui sera conduite par le ministre du Commerce, M.Nordine Boukrouh, ralliera Genève demain. Ce 7e round portera essentiellement sur l'examen du régime du commerce extérieur de l'Algérie sur la base des questions et réponses additionnelles. A ces questions s'ajouteront deux autres points décisifs qui sont le bilan des négociations bilatérales avec les pays déjà rencontrés et l'évaluation du calendrier de mise en conformité de la législation algérienne. A propos de la conformité de la législation algérienne avec les accords de l'OMC, sur 12 textes de loi élaborés et révisés, 11 sont déjà adoptés. Néanmoins, indique M. Boukrouh, lors de sa dernière conférence de presse : «Si notre pays répond a priori aux principes d'accession à l'OMC, il n'en demeure pas moins que l'économie algérienne est encore otage d'une équation extrêmement périlleuse, à savoir sa dépendance des bénéfices générés exclusivement par la vente d'hydrocarbures et donnant une fausse impression de richesse.» «L'importation de plus de 13 milliards de dollars contre 600 à 700 millions de dollars d'exportations algériennes, en biens hors-hydrocarbures, constituent une équation fort périlleuse», a-t-il dit. L'autre point d'achoppement a trait à la prolifération du commerce informel. Selon le rapport du Cnes, plus d'un million de personnes travaillent au noir, représentant «35% de l'activité commerciale», touchant «700 marchés illégaux».