Il y a au moins deux nouvelles formations politiques (UDS et RSL) qui subissent des tracasseries administratives interminables. S'agit-il d'un verrouillage ou d'une entrave sélective? La boîte de Pandore de création de partis ouverte en 2011 n'est pourtant pas close. En plus du rejet de la demande d'agrément du parti salafiste de Abdelfattah Zeraoui Hamadache, en 2013, on retrouve d'autres exemples ayant fait l'objet de refus. Deux partis subissent des tracasseries administratives interminables. Ali Benflis qui a annoncé le dépôt du dossier de demande d'agrément de son parti, le mois de juin, ne semble pas sur la voie d'obtenir de sitôt son récépissé de dépôt. Des militants fondateurs de cette nouvelle formation politique peinent à obtenir, ne serait-ce qu'un rendez-vous de dépôt de demande d'agrément pour leur parti, le Rassemblement de société des libertés (RSL). Contacté avant-hier, le chargé de cette tâche organique, Azzouz Nasri indique que le ministre de l'Intérieur n'a pas donné suite à la demande de rendez-vous formulée le 26 juin dernier. Le même sort a été réservé à la deuxième demande. En fait, notre interlocuteur, note qu'il n'a pas eu de réponse concernant la dernière lettre recommandée adressée au ministre de l'Intérieur le 6 juillet dernier en vue d'intervenir pour fixer enfin un rendez-vous. «Il y a d'autres demandes antérieures qui ne sont pas encore traitées», a-t-il été justifié par le ministère de l'Intérieur auprès duquel ont été formulées ces deux demandes de rendez-vous. M.Nasri qui préfère ne pas tirer des conclusions hâtives, espère voir le département de Belaïz lui fixer ce fameux rendez-vous juste après l'Aid. Le parti de l'ancien premier secrétaire général du FFS, Karim Tabbou, de son côté tarde à être agréé sans qu'aucune explication ne lui ait été fournie. Ayant fait la demande d'agrément en mars 2013, il a reçu le récépissé de dépôt au mois d'août de la même année. Par conséquent, l'UDS a, depuis, un délai d'une année pour tenir son congrès constitutif. Or, à quelque jours de l'expiration du délai, ce parti n'a pas tenu son congrès constitutif et c'est l'agrément de son parti qui est en jeu. L'annonce officielle de la création de l'UDS dont le dépôt de dossier de demande d'agrément a été effectué en 2013 a été faite au courant du mois de mai 2012. Toutefois, Karim Tabbou n'a toujours pas pu tenir le congrès constitutif de l'Union démocratique et sociale (UDS). Son parti est pris en otage par l'administration de l'intérieur depuis une année alors que son dossier est censé satisfaire à toutes les conditions légales. Son intervention à plusieurs reprises auprès du ministre de l'Intérieur n'a pas donné le résultat escompté. Karim Tabbou a dénoncé récemment des entraves administratives qui se traduisent par l'empêchement de plusieurs réunions de son parti dans différentes wilayas du pays. Il citera, entre autres, les wilayas de Bordj Bou Arréridj, Béjaïa et Annaba. D'autre part, le ministère de l'Intérieur a accordé l'agrément à plus d'une cinquantaine de partis après la promulgation en fin novembre dernier de la nouvelle loi organique sur les partis de 2011. Après un gel total, la période allant de 2011 à 2013 a connu un tsunami d'agréments dans le cadre de la création de nouveaux partis politiques. A une décennie d'interdiction de création de partis politiques succède un tsunami d'agréments. Daho Ould Kablia, alors ministre de l'Intérieur, a agréé plusieurs partis à la veille des législatives du 10 mai 2012. Le paysage politique algérien, se composait jusqu'à mars 2012, de 33 partis politiques agréés dont 22 avant les dernières réformes et 11 depuis leur application. Pas moins de 67 formations politiques ont été conviées par Ahmed Ouyahia aux consultations sur la révision de la Constitution. Le nombre de partis a donc doublé depuis mars 2012 à ce jour.