C'était le cri légendaire d'une vieille femme dans les rues du Caire, au lendemain de l'humiliante défaite arabe en juin 1967! Quarante-sept ans après, en juillet 2014, ce cri reste d'actualité, car rien n'a changé depuis. Ce sont toujours les Palestiniens qui sont tués et lesdits «Arabes» toujours portés absents quand le tocsin appelle à la résistance. Or, un peuple dit «arabe», le peuple palestinien, se meurt! Il est écrasé depuis seize jours par les bombes sionistes. Quelle réaction est venue rompre le mortel silence observé par les «ci-devant» dirigeants «arabes»? Murés dans un silence de tombe, ils n'ont pas eu ce courage de condamner, ne serait-ce que du bout des lèvres, le génocide à ciel ouvert contre leurs «frères» de sang: les Palestiniens? Où sont donc ces dirigeants «arabes» qui, en temps normal, occupent les devants de la jet-set et des médias mondiaux? A l'heure du combat, ils se cloîtrent dans leurs douillets palais, attendant que la bourrasque passe. Les Palestiniens ont l'habitude de payer de leurs vies la lâcheté et la flagornerie des dictateurs et monarques arabes, desquels rien n'est à attendre. Aucun chef d'Etat arabe n'est monté au créneau pour dire trop, c'est trop, mettre face à leur responsabilité ceux-là même qui, tout au long des décennies, ont assuré Israël de l'impunité, lui ont permis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité dans les territoires palestiniens occupés, crimes pour lesquels les dirigeants israéliens n'ont eu, n'auront jamais à répondre. Dimanche, le secrétaire d'Etat US, John Kerry, s'est montré très irrité contre Israël ne mâchant pas ses mots devant ses collaborateurs, comme l'a rapporté la chaîne de télévision Fox News. Le diplomate croyait alors le micro fermé. Interrogé par le média sur ses propos, M.Kerry a immédiatement rebondi affirmant l'antienne états-unienne, selon laquelle «Israël à le droit de se défendre». En fait, des propos similaires sont tenus par des dirigeants arabes, mais dans l'autre sens lorsque, en catimini, ils se félicitent des leçons données aux Palestiniens, ou tout autres «Arabes» par un ennemi censé être l'ennemi commun auxdits «Arabes». Israël, assuré de son impunité, se sachant intouchable, écrase de son arrogance et de son mépris le monde dit «arabe», qui organise périodiquement des pogroms des Palestiniens, le dernier en date en 2008-2009. Depuis le 8 juillet, Israël massacre un peuple au vu et au su d'une communauté dite «internationale» amorphe qui n'a, jusqu'ici, trouvé que la facile parade de renvoyer dos à dos les commandos de tueurs de l'armée israélienne et une population palestinienne désarmée. Mais cela va à l'évidence dans le sens du principe, sans doute jamais clairement énoncé, mais toujours respecté par un Occident qui s'est donné comme devoir de ne jamais culpabiliser Israël quoi qu'il fasse, quelles que soient les horreurs qu'il puisse commettre. On l'a vu avec les déclarations des dirigeants occidentaux qui, s'ils appellent à la cessation du feu, se sont gardés de condamner l'Etat hébreu. Même les bombardements des hôpitaux, des écoles et des mosquées ne les ont pas fait varier de leur position. Mais lesdits «Arabes»? Attendre et voir, est leur devise, interpellent le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et/ou fondent leurs espoirs sur une médiation... US. Or, si le conflit perdure depuis 67 ans c'est du fait de la protection que les Etats-Unis accordent à Israël, par un usage abusif du veto au Conseil de sécurité de l'ONU, empêchant sa condamnation; quant au premier responsable de l'ONU, celui-ci ne dispose d'aucun pouvoir de décision et ne peut compter que sur...les Etats-Unis, pour «amadouer» leur protégé israélien. Le cercle vicieux. C'est pénible, révoltant à dire et écrire, mais c'est bien celle-là la réalité proche-orientale où lesdits «Arabes» n'ont pas de rôle à jouer, dans leur propre jardin, si ce n'est d'être les auxiliaires des puissants. C'est le cas de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte, du Qatar... D'autres pays arabes qui ne le cèdent en rien tant par leur silence honteux, que par leur impuissance face à Israël, savent toutefois mater leurs peuples. Mais au fait où sont donc ces grands leaders «arabes» prompts en d'autres circonstances à se mettre en avant, mais se font petits quand la nation arabe a besoin de leur fermeté face à l'adversité? Que leur faut-il de plus devant la tragédie palestinienne pour agir? Malheureusement, avant même que le combat ne commence, les «Arabes» ont abandonné le terrain de bataille et toute velléité de résistance, laissant les Palestiniens seuls face à la sauvagerie d'Israël et au diktat américain.