Le président américain, encore une fois n'a pas su raison garder et montré où vont ses préférences quand il était attendu d'être équitable. Epousant sans nuances les positions maximalistes des Israéliens, le président américain, George W. Bush, vient encore une fois de faire valoir où vont ses préférences lorsqu'il était attendu du «parrain» du processus de paix, une attitude plus neutre, plus équitable envers un peuple placé dans ses derniers retranchements par le s répétées de l'armée d'occupation israélienne. Réagissant aux derniers événements, ayant eu pour cadre le Proche-Orient, le président Bush affirmait, samedi, «si les gens veulent qu'il y ait la paix au Proche-Orient et si les Palestiniens veulent avoir leur propre Etat, ils doivent démanteler les réseaux terroristes». Autrement dit, M.Bush fait sienne la position maximaliste israélienne et s'attend à ce que les Palestiniens se soumettent au diktat d'Israël. Sinon, on ne comprend pas pourquoi les Etats-Unis condamnent les actions de la résistance palestinienne, qualifiées de «terroristes», mais ne disent mot sur le s et représailles de l'armée israélienne d'occupation qui depuis deux ans n'épargne ni les hommes ni les ni même les enfants, en fait les enfants palestiniens sont les premières victimes de la répression aveugle contre le peuple palestinien. Le président américain ne semble pas avoir assimilé le fait que les Palestiniens brimés, soumis à toutes les vexations, leurs territoires occupés, leur Autorité nationale (gouvernement) quotidiennement humiliée, n'ont plus rien à perdre au moment où l'espoir de voir un jour l'érection de leur Etat national s'amenuise et ne cesse de s'éloigner. Les Palestiniens sont un peuple blessé, qui a cru, croit encore, à son corps défendant certes, à une médiation sans a priori de la part des Américains, sans calculs et sans parti pris au profit de l'un des belligérants. Crédules comme ils sont les responsables palestiniens en sont encore à en appeler à un président américain qui ne cache même pas le mépris qu'il leur porte, M.Bush estimant sans doute que les bons Palestiniens sont ceux qui savent obéir et savent baisser la tête devant leur «maître» israélien. Car le parti pris américain en faveur de l'un des belligérants, Israël - qui, outre d'occuper les territoires palestiniens au mépris de la légalité internationale, refuse d'appliquer la multitude de résolutions du Conseil de sécurité demandant son retrait - est par trop flagrant et propre à disqualifier les Etats-Unis en tant que parrain du processus de paix. Mais, Washington s'étant proclamé source et recours du nouvel ordre international - qu'ils ont instauré sur les décombres de la légalité internationale - il est dès lors clair que cette légalité internationale n'a plus de signification et que la seule légalité qui aujourd'hui prime est celle régie par les nouveaux maîtres du monde. Ce qui a été mis hier en oeuvre contre l'Irak, peut l'être aujourd'hui pour les territoires palestiniens et demain dans l'ensemble du monde arabe, et le prétexte terroriste est là pour couvrir la mise au pas des pays arabes. Israël n'a aucune crainte à se faire pour les pogroms commis contre le peuple palestinien, les massacres de Jenine, de Naplouse, les assassinats ciblés considérés, autant les uns que les autres, comme autant de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et cela dans l'impunité totale et Israël est prêt à récidiver. Dans un mimétisme bête et méchant, la presse israélienne a fait paraître hier dans ses colonnes, un jeu de cartes à l'effigie de dirigeants palestiniens, à leur tête, le président Yasser Arafat, de dirigeants des mouvements de résistance palestiniens. Cela, à l'instar de ce qu'a fait l'armée d'occupation américaine en Irak avec un jeu de cartes avec les photos des principaux responsables du régime déchu de Saddam Hussein. Pour ceux qui se sont institués maîtres absolus du monde, l'assassinat et la chasse à l'homme ainsi ouverts sont devenus des jeux de société. Faut-il s'en étonner lorsqu'aujourd'hui, le droit international et les lois internationales sont violés de toutes les manières par les puissants du moment qui ont élevé la force comme dernier et ultime tremplin de gouvernance? Cette nouvelle surenchère israélienne n'est pas restée sans réponse et, à défaut des cartes de jeu, un groupe se réclamant de la branche des Brigades des martyres d'Al-Aqsa - groupe autonome mais proches du Fatah du président Arafat - dans un communiqué publié sur son site Internet, une liste de 32 responsables israéliens à éliminer, à leur tête Ariel Sharon et le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz. De fait, l'escalade de la violence, qui semble promise par les uns et les autres, serait directement imputable aux Etats-Unis qui, par leur laxisme envers leurs protégés israéliens, auxquels ils laissent la bride sur le cou, annoncent des jours sanglants pour un Proche-Orient soumis au diktat et à la coupe israéliens.