Cette manifestation annuelle qui s' étalera du 3 au 21 août constitue également une action de solidarité avec le peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté. L'événement est organisé par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) et l'ambassade de la République arabe sahraouie. Même si l'endroit où il va se tenir se prête à la villégiature, nous gageons qu'il ne sera pas de tout repos. Le Front Polisario va recharger ses batteries. Pour mieux ajuster sa cible: le Maroc qui a annexé les territoires du Sahara occidental et qui les a mis sous sa tutelle depuis près de 40 ans (1975). Une opération qui a défié la légalité internationale. Malgré la dernière résolution (2152) adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU le 29 avril 2014 dans laquelle il réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination tout en soulignant l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Que stipule-t-elle? Elle réaffirme la volonté du Conseil de sécurité «d'aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies» tout en soulignant que «la consolidation du statu quo n'est pas acceptable et notant, en outre, qu'il est essentiel que ces négociations progressent pour que tous les aspects de la qualité de vie des habitants du Sahara occidental s'améliorent». Des recommandations qui se sont heurtés à un mur: le pouvoir marocain. Le Makhzen qui ne jure que par sa proposition d'autonomie ne veut rien entendre de l'organisation d'un référendum qui puisse garantir au peuple sahraoui de s'exprimer librement quant à son avenir tout en continuant à exercer une féroce répression contre toute manifestation pour faire taire toute voix qui s'élève en faveur de l'indépendance du Sahara occidental. Cet accès de fièvre qui s'empare de façon chronique des autorités marocaines n'est pas retombé. Faisant fi des rapports accablants des organisations internationales (Fondation Kennedy, Amnesty International, Human Rights Watch...) sur la question de défense des droits de l'homme, du Département d'Etat américain alors que des membres du Congrès américain se sont carrément insurgés devant tant d'injustice juste à la veille du renouvellement du mandat de la Minurso (Mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) par le Conseil de sécurité de l'ONU. Des voix de démocrates et de républicains de la Chambre des représentants ont mis à contribution le secrétaire d'Etat américain pour que la représentation américaine auprès de l'ONU déploie «tous les efforts pour permettre à la Minurso de réaliser son mandat d'organiser un référendum sur le statut du Sahara occidental», avait souligné le texte adressé à John Kerry. Un message demeuré lettre morte. A l'instar des neuf rounds de négociations informelles tenus sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui ont montré que le conflit du Sahara occidental s'est dangereusement installé dans un statu quo qui peut mettre à mal la région du seul fait de l'intransigeance marocaine. L'université d'été des cadres du Front Polisario qui a ouvert ses portes hier à Boumerdès tombe à pic pour faire le point et éviter de sauter à pieds joints dans un bourbier dans lequel se complait le Makhzen.