Encore un échec pour le roi Le conseil de sécurité de l'ONU a adopté, le 29 avril 2014, une nouvelle résolution (2152) dans laquelle il réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination tout en soulignant l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme. La pression s'est accentuée sur le Maroc, dernier pays colonisateur en Afrique. Des membres du Congrès américain ont interpellé le gouvernement de leur pays à redoubler d'efforts pour que la Minurso atteigne l'objectif qui lui a été assigné: l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Des voix de démocrates et de républicains de la Chambre des représentants ont mis à contribution le secrétaire d'Etat américain pour que la représentation américaine auprès de l'ONU déploie «tous les efforts pour permettre à la Minurso de réaliser son mandat d'organiser un référendum sur le statut du Sahara occidental», souligne le texte adressé à John Kerry. Une requête qui est intervenue dans la foulée de la nouvelle résolution adoptée mardi dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui proroge le mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu'au 30 avril 2015. Que stipule-t-elle? Elle réaffirme la volonté du Conseil de sécurité «d'aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies» tout en soulignant que «la consolidation du statu quo n'est pas acceptable, et notant en outre qu'il est essentiel que ces négociations progressent pour que tous les aspects de la qualité de vie des habitants du Sahara occidental s'améliorent». Des recommandations que les élus américains ont notées. Le «peuple sahraoui est soumis à des violations généralisées de ses droits de l'homme par le Maroc» ont-ils signalé au chef de la diplomatie américaine. D'où la nécessité de doter la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme, «afin de protéger le peuple sahraoui et de fournir une opinion indépendante sur la situation de ses droits de l'homme», souligne la missive adressée par les congressmen au successeur d'Hillary Clinton. Une démarche dans la même veine que celle initiée par Ted Kennedy, en avril 2009, juste avant sa disparition en août de la même année. «Alors que vous entamez votre mandat, nous vous demandons instamment ainsi qu ́à votre administration d ́agir pour soutenir le peuple du Sahara occidental dans son droit à l ́autodétermination à travers l ́organisation d ́un référendum libre, juste et transparent», avait demandé le vieux lion du Congrès US dans une lettre adressée au président des Etats-Unis, Barack Obama, et cosignée par de nombreux sénateurs dont Russel D.Patrick J. Leahy, James M.Inhofe et Feingold. Un cri qui ressurgit d'outre-tombe. Satisfaction de l'Algérie L'Algérie «se félicite du renouvellement de l'engagement des Nations unies pour un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies, ainsi que des résolutions de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité et de la doctrine universelle en matière de décolonisation», a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE), Abdelaziz Benali Chérif. Comme elle «se réjouit de la mobilisation croissante de la communauté internationale en faveur de la question de l'observation et la protection des droits de l'homme au Sahara occidental. Tout comme le secrétaire général de l'ONU l'a relevé dans son dernier rapport, elle souligne son attachement à la mise en place et à l'application de mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le respect des droits de l'homme du peuple du Sahara occidental», a-t-il encore relevé. Le Front Polisario a, de son côté, qualifié la résolution 2152 adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, d'«acquis» pour le peuple sahraoui. Elle «réfute de manière catégorique les allégations de l'occupant marocain et définit le cadre juridique du conflit saharo-marocain», a fait remarquer le président de la République sahraouie, SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz a rapporté jeudi dernier l'agence officielle de presse sahraouie SPS. Le Front Polisario «se félicite de l'engagement du Conseil de sécurité en faveur d'une solution politique au conflit du Sahara occidental sur la base du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination» et «partage l'évaluation et les recommandations du secrétaire général de l'ONU contenues dans son rapport concernant la nécessité pour l'ONU de rester pleinement engagée jusqu'à ce que le statut juridique définitif des territoires sahraouis occupés par le Maroc soit déterminé, étant donné que le Sahara occidental est un territoire non autonome sous occupation illégale qui est soumis à un processus de décolonisation», a déclaré le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari.