Les hydrocarbures, éternelle... et unique ressource du pays Il serait urgent pour le gouvernement de revoir la liste des produits importés pour mettre fin à la hausse exponentielle de la facture des importations. La note risque d'être salée. Après avoir atteint le chiffre record de 55 milliards de dollars, la facture des importations risque d'exploser en 2014. Il y a environ deux ans la situation était viable. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Pour la simple raison que les niveaux des prix du pétrole ont baissé en même temps que les exportations des hydrocarbures qui constituent la quasi-totalité (plus de 97%) des recettes en devises ont sensiblement baissé. De quoi sera fait l'avenir? Le dernier rapport de la Banque d'Algérie n'est guère de bon augure. La baisse des exportations des hydrocarbures de l'Algérie qui ont atteint 15,57% milliards de dollars au premier semestre de l'année en cours contre 17,66 milliards de dollars de la même période en 2013 ne sera pas sans impact. Cette chute, explique le document de la Banque d'Algérie, est liée au fort recul des quantités d'hydrocarbures exportées de - 9%. Cependant, les importations maintiennent leur niveau en absorbant la plus grande part des revenus en devises. Malgré un léger recul, la facture des importations se chiffre en plusieurs milliards de dollars. Ces nouvelles données suscitent de vives inquiétudes et interpellent sérieusement le gouvernement à prendre en urgence des dispositions pour éviter d'aller droit dans le mur. Avec les nouveaux chantiers qui seront lancés dans le cadre du programme quinquennal et les mesures prises dans la loi de finance 2015, entre autres la suppression de l'article 87bis et la révision du Snmg, le gouvernement n'aura pas les moyens de sa politique. Cause: la baisse du prix du baril du pétrole aura, sans doute, un impact direct sur le Trésor public. Pourtant, la sonnette d'alarme a été tirée en 2012 sur la baisse des cours du pétrole, mais en vain. «L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril», avait déjà prévenu le FMI dans son rapport de janvier 2012. La Banque d'Algérie a lancé le même son de cloche quelques mois après. «Désormais l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril, pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celle, très volatile, des hydrocarbures», avait prévenu Djamel Benbelkacem, directeur conseiller de la Banque d'Algérie dans un compte-rendu sur l'évolution économique et monétaire en Algérie présenté en juillet 2012. Deux ans sont passés, sans qu'aucune action ni mesure n'ait été prise pour changer le cours des choses. L'Algérie se retrouve avec plus de charges et face à un prix du baril de pétrole qui a perdu de sa superbe. A défaut de disposer d'une autre source de financement, autre que les revenus engrangés grâce au pétrole et au gaz, ceux qui ont en charge la gestion des affaires du pays doivent en priorité revoir la liste des produits importés pour mettre fin à la hausse exponentielle de la facture des importations. Mettre fin à la frénésie des achats tous azimuts en devises. Le marché algérien regorge de produits alimentaires (fromages, chocolats...) de fruits exotiques et de produits cosmétiques de luxe qui coûtent excessivement cher dont le pays pourrait s'en passer. L'importation, dont la facture pèse très lourd sur les équilibres budgétaires, devrait être limitée uniquement aux produits de première nécessité tels que le blé, la poudre de lait, le ciment indispensable pour la construction de millions de logements. Or, ce n'est pas le cas actuellement. Les confiseries, les produits laitiers de marques étrangères... envahissent nos surfaces commerciales au point de massacrer la production locale. Le gouvernement doit également réfléchir à des solutions pour développer la production du blé, du lait et même du ciment pour réduire le recours à l'importation. Rien que pour le premier semestre, les importations du ciment ont atteint près de 283,9 millions de dollars (usd) contre 218,19 millions usd, en hausse de 30,11%, indique un rapport rendu public lundi dernier par les Douanes algériennes. Celles du lait sont également en hausse. La facture a augmenté de 61,3% en l'espace de cinq mois avec 784,90 millions de dollars contre 487,43 millions de dollars à la même période de l'année écoulée, selon les Douanes algériennes.