Le siège de l'ONU à New York La proposition de l'Algérie de convoquer une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à Ghaza, soutenue par plusieurs Etats et groupes régionaux a été finalement entendue par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Cette session urgente de l'AG des Nations unies sur Ghaza, intervient aussi alors qu'un cessez-le-feu de 72 heures a été accepté par Israël et le Hamas dans la bande de Ghaza, salué par les Etats-Unis et par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Ce silence des armes intervient aussi après les contacts téléphoniques qu'a effectués, le président Bouteflika avec son homologue égyptien, Abdelfattah Al Sissi, ainsi qu'avec l'émir de l'Etat du Qatar, Temim Ben Hamed Al Thani, sur la situation à Ghaza. Ces discussions ont permis d'examiner les voies et moyens d'une action arabe commune «plus intense» en vue d'amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne à Ghaza. C'est une victoire éclatante de la diplomatie algérienne qui a, dans cette première étape, réussi à mobiliser plusieurs pays pour la cause palestinienne. Ainsi, les 193 membres de l'Assemblée générale de l'ONU se rencontreront ce matin à New York en session urgente consacrée à la grave situation dans les territoires palestiniens occupés et en particulier à Ghaza, adhérant ainsi à l'initiative algérienne, qui avait appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la levée du blocus sur Ghaza, qui dure depuis plusieurs années. Un blocus qui met ce territoire palestinien dans un ghetto semblable à celui de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs interventions sont prévues aujourd'hui, lors des travaux de la session urgente. Il s'agit notamment de celles du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, du commissaire de l'Office de secours et des travaux de l'ONU pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient, Filippo Grandi, ainsi que du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry. Les Etats membres interviendront également à la faveur de l'initiative de l'Algérie au profit du peuple palestinien. En prévision de la tenue de la session urgente de l'AG de l'ONU, une délégation algérienne s'était déplacée à Téhéran pour expliquer l'initiative algérienne devant le Comité des pays non alignés (PNA), sur la Palestine, qui avait apporté son soutien à la démarche. Au terme de la réunion des PNA, le Comité s'était dit «convaincu que la convocation d'une telle session permettrait de traiter de l'agression israélienne contre Ghaza et de mobiliser la communauté internationale» à cet égard, a-t-on précisé. Une offensive diplomatique qui a porté ses fruits et rallié à sa cause plusieurs pays européens, qui étaient opposés à un dialogue avec le Hamas. C'est le cas du président français, François Hollande, qui a recadré sa position depuis, et qui a souligné l'«impérieuse nécessité d'un cessez-le-feu pour soulager la détresse des populations civiles» de la bande de Ghaza. Le président français s'est joint au secrétaire général des Nations unies pour «demander que les responsables de cette violation du droit international répondent de leurs actes». L'Espagne de son côté s'est jointe aux partisans de la paix et du dialogue et a écrit à ses partenaires européens pour dire que l'Union européenne (UE) «peut et doit faire un effort plus grand» afin d'obtenir un accord de cessez-le-feu «durable» dans la bande de Ghaza, théâtre depuis 28 jours d'agressions israéliennes barbares. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, qui avait déjà dénoncé jeudi dernier «les massacres à Ghaza» et mis en garde contre un conflit «qui peut se propager à toute une région sur le point d'exploser», a exprimé sa «préoccupation» à la chef de diplomatie européenne Catherine Ashton. Sur instruction du président de la République et sur orientation du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, la délégation algérienne a fait part des démarches diplomatiques déjà engagées au niveau de New York (à l'ONU), en coordination avec la délégation palestinienne et les autres groupes régionaux, notamment arabes et d'Amérique latine pour «concrétiser l'initiative algérienne visant la cessation des hostilités, la prise en charge immédiate de la grave crise humanitaire née de l'agression militaire israélienne contre la population civile palestinienne à Ghaza, et la reprise des négociations de paix». L'Algérie a été le premier pays à avoir condamné l'agression militaire israélienne contre le peuple de Ghaza et qui a convoqué une session urgente de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la «grave» situation dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Ghaza. Au lendemain du début de la violente agression israélienne contre les Palestiniens à Ghaza, l'Algérie avait, dans la foulée de sa réaction portant la condamnation et la dénonciation de ces hostilités, lancé son initiative avec comme objectif «la cessation immédiate de l'agression israélienne et l'envoi d'une aide humanitaire urgente aux populations affectées.» Relayée par l'ensemble de l'appareil diplomatique algérien à travers le monde, l'action de l'Algérie est également destinée à «recréer les conditions pour la reprise des initiatives de paix qui doivent aboutir à la fin de l'occupation et à l'établissement d'un Etat palestinien sur sa terre et ayant pour capitale El Qods Echarif». L'initiative algérienne, soutenue par la communauté internationale, permettra, par ailleurs, au Conseil de sécurité de recevoir «un projet arabe» dont les contours seront tracés en coordination avec la délégation palestinienne et les autres groupes régionaux, a-t-on fait savoir. Plusieurs pays arabes et d'Amérique latine, comme Cuba dont le leader maximo Fidel Castro avait déclaré qu'Israël pratique une «nouvelle forme de fascisme» dans son agression meurtrière contre la bande de Ghaza mais aussi les grandes puissances du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine ont déjà condamné Israël, appuyant un peu plus l'action de la diplomatie algérienne. Une diplomatie incarnée par le président Bouteflika et d'où tire l'inspiration le ministre Ramtane Lamamra, pour porter très haut la voix de l'Algérie.