L'épidémie de la fièvre aphteuse, qui sévit depuis près de deux mois dans différentes wilayas du pays, reste la préoccupation de l'heure. La wilaya de Béjaïa, qui a été touchée de plein fouet, intensifie la lutte contre cette pathologie dans un élan solidaire, qui n'a de valeur que d'illustrer la prise de conscience aussi bien des éleveurs qui craignent la perte de leurs bétails, que les consommateurs. Depuis son apparition, il y a un peu plus d'une semaine, une vaste campagne de lutte contre la fièvre aphteuse est menée par les services vétérinaires. Sensibilisation, proximité avec les éleveurs, vaccination du cheptel, les services sanitaires de la direction de l'agriculture sont à pied de guerre pour circonscrire cette pathologie qui, faut-il le rappeler, a touché sévèrement la wilaya de Béjaïa. Le bétail est contaminé dans 22 communes et plus de 200 bêtes ont été abattues déjà, selon le dernier bilan fourni mercredi dernier en marge de la visite du ministre de tutelle. Après deux cas signalés à Darguina et Boukhlifa au début de la semaine dernière, les nouvelles n'ont pas cessé d'être mauvaises. La situation s'est dégradée au fil des jours à tel point que le ministre de l'Agriculture s'est senti dans l'obligation de se déplacer sur les lieux pour rassurer aussi bien les éleveurs que les consommateurs. Même si la visite n'avait pas seulement pour motivation la fièvre aphteuse, il reste qu'elle a été la préoccupation principale. Présentement, les vétérinaires publics et privés s'activent pour freiner l'évolution de cette terrible et dangereuse maladie touchant le bétail, plus particulièrement les bovins avec au bout au moins cette satisfaction selon laquelle les éleveurs ou de simples citoyens sont conscients de la gravité de cette maladie. Des cellules de crise sont installées un peu partout, dans les communes suivant de près l'opération de vigilance. Le volet vaccination autour des foyers de la fièvre aphteuse n'est pas en reste. Des milliers de bovins, ovins et caprins sont vaccinés. Le rythme est tel que l'on assiste à la rupture du stock de vaccins. Les APC de leur côté ont distribué du chlorure aux éleveurs pour désinfecter leurs étables et ont assuré le transport des équipes sanitaires. Les paysans en général et les éleveurs en particulier prêtent assistance aux services vétérinaires et respectent scrupuleusement les consignes données. «On va vers l'éradication de cette maladie», rassure hier un vétérinaire. L'abattage sanitaire qui a découlé de la contamination avérée, chez deux cents sujets, n'a pas été une totale perte car la viande avait été consommée sans risque après la période de maturation lactique. Si la tête, les pieds et les poumons sont systématiquement incinérés et enfouis dans le sol, le reste de la carcasse est livré à la consommation, cependant, les consommateurs se doivent de vérifier si la viande bovine est estampillée, c'est-à-dire contrôlée par un vétérinaire. Un conseil que rappellent toujours les vétérinaires, sachant l'ampleur qu'a pris le marché parallèle dans une région où l'abattage clandestin a la peau dure, notamment en cette période de célébration de mariage. En attendant, les marchés à bestiaux de la wilaya sont toujours fermés, jusqu'à nouvel ordre et aucun déplacement d'animaux n'est toléré sans l'autorisation des services sanitaires. Les services de sécurité veillent. Plusieurs camionneurs ont été contrôlés avons-nous constaté, hier. Bref, la lutte contre la pathologie continue à Béjaïa. L'objectif de sa circonscription et son éradication restent le maître mot.