Plusieurs groupes terroristes du Gspc avaient été éliminés dans la capitale ou aux portes d'Alger, et à chaque fois, on avait parlé de l'élimination d'une cellule et de son chef. L'élimination du groupe du Gspc dans le quartier populaire de Belcourt confirme, une fois de plus, que l'organisation a réussi à créer à Alger plusieurs cellules terroristes opérationnelles, hermétiques et cloisonnées à la manière de celles du FLN pendant la guerre de Libération. Depuis deux ans, plusieurs groupes terroristes du Gspc avaient été éliminés, dans la capitale ou aux portes d'Alger, et à chaque fois, on avait parlé de l'élimination d'une cellule et de son chef. Cela s'est reproduit au moins cinq fois. Au début de l'année 2003, un groupe de dix hommes avait été localisé à Djoualil, près de Meftah. Cinq d'entre eux, dont le «chef» Rabah Lazaref, alias Brahim, avaient été tués dans une opération antiterroriste. Quelques mois auparavant, c'était une cellule de trois, dont Azzoug, qui tombait sur les hauteurs d'Alger, dans une opération très médiatisée. Le 28 janvier 2003, une cellule restreinte de deux terroristes, dont un «chef», Zahani, avait été localisée et les deux hommes tués. Jusque-là, on pensait, à tort, qu'il s'agissait de groupes autonomes et activant à la périphérie d'Alger. Il y a deux mois, un terroriste, vraisemblablement envoyé par la direction du Gspc pour prendre langue avec des agents d'Alger, est abattu sur les hauteurs de la rue Didouche-Mourad. Abattu par la PJ d'Alger, les services spéciaux grinçaient des dents, car ils souhaitaient suivre ce «fil conducteur» et découvrir d'autres relais, alors que la PJ d'Alger craignait que cet homme suspicieux et constamment sur ses gardes, ne les semât pour de bon. En fin 2003, une faction assurant l'axe Meftah-Larbaâ-Eucalyptus est localisée par la gendarmerie et quatre terroristes sont abattus au lieu-dit cimetière Sidi Slimane, entre Meftah et Larbaâ. Il s'agissait de Riche Abdelkader, Bouriah, Abassi et Bakir, tous affiliés au groupe salafite Gspc. Au début de l'été, et dans une opération policière très médiatisée, une cellule opérationnelle «tombe» à Chéraga. Les deux comparses tués, dont un «émir» de la Seria Horra (section libre et autonome d'Alger), Defaïri. Un regard synoptique sur les opérations anti-Gspc dans la capitale et aux portes d'Alger renseigne que nous sommes bel et bien en face de réseaux cloisonnés, hermétiques, ne se connaissant pas entre eux afin d'éviter toute «fuite» et toute délation, en cas de capture. Seul l'émir de zone, Abdelhamid Saâdoui, dit Abou El Haythem Yahia, responsable de l'Algérois (Kabylie, Boumerdès et Alger) connaît tous les groupes, tous les responsables de cellules et les objectifs et missions dont sont en charge les uns et les autres. Ce genre de stratégie est dangereusement efficace, d'autant plus qu'en plus des repentis et des élargis, et qui ont une haine enracinée contre les autorités, le Gspc recrute des jeunes non fichés par les RG et aux antécédents judiciaires «blancs». C'est pratiquement Monsieur-tout-le-monde, le jeune du coin, chômeur ou universitaire, le look à la page et le jean-Reebok-casquette à l'appui, qui constitue le Gspc d'Alger. D'où toute la masse d'information traitée au quotidien par les services spécialisés du DRS et de la PJ et l'attention particulière dont entourent les responsables de la sécurité intérieure les moindres mouvements suspects. Les effectifs policiers mis sur cette affaire et le quadrillage de la capitale dénotent encore le sérieux opposé à ce péril invisible et illisible constitué par les nouveaux réseaux du Gspc.