L'homme, Bouti Abdelghani, a fait appel à d'anciens éléments du GIA qui avaient été relaxés par la justice. Le Gspc, qui vivrait véritablement son dernier quart d'heure, tente par tous les moyens d'investir de nouveau la capitale afin de desserrer l'étau qui entoure ses dernières poches de maquis en Kabylie, à Boumerdès et dans certains monts de l'Ouest algérien. C'est pourquoi, apprend-on de sources sécuritaires sûres, ce groupe terroriste s'est empressé de remplacer son émir d'Alger, abattu à Chéraga le 29 juin passé. Nos sources identifient cet homme sous le nom de Bouti Abdelghani, alias Abou Lablaba. Les nouvelles cellules du Gspc, activant pour la première fois dans la capitale, se sont fait connaître violemment à la suite de l'attentat commis contre la centrale électrique du Hamma. Mais la promptitude de la riposte des services de sécurité et la manière dont a été décapitée l'organisation en un temps record, a contraint cet émir, «fraîchement émoulu», à faire appel aux anciens activistes du GIA. Ces derniers, dont la plupart ont également été identifiés par les services de sécurité, font partie des éléments qui avaient été jugés et relaxés par la justice dans le courant des années 1990. La décision prise par Abou Lablaba de faire appel aux «transfuges» du défunt GIA - le groupe a cessé définitivement d'exister depuis deux bonnes années - répond au fait que c'est ce dernier qui détient la meilleure expérience en matière de guérilla urbaine puisque la plupart des attentats commis dans la capitale, au plus fort des années de braise, avaient été commis par lui. Selon les mêmes sources, la traque à ces groupuscules se poursuit sans relâche. «C'est une question de temps pour que tous ces éléments soient mis hors d'état de nuire d'une manière ou d'une autre». Mais d'ici-là, nous dit-on encore, «la lutte antiterroriste est l'affaire de tous. La vigilance et le sens civique de chaque citoyen doivent ainsi être mis à contribution». Pour rappel, l'ancien émir d'Alger, en compagnie d'un acolyte, avait été abattu fin juin dans une villa sise à Chéraga. Les deux hommes, Defaïri Abdelhalim dit Abou Abdellah et Azizi Mohamed dit Abou Loubada, faisait partie de Sariet El-Bourkane (Le Volcan), qui avait revendiqué l'attentat de la centrale électrique du Hamma. De nombreux rescapés, dont l'actuel émir, Bouti Abdelghani, ont ainsi réussi à se restructurer, et même à trouver de nouvelles recrues. Le Gspc, qui semble bel et bien vivre ses derniers moments, depuis l'élimination de l'ensemble de ses dirigeants nationaux lors de l'opération de Béjaïa, tente vaille que vaille de survivre à ses multiples revers militaires. C'est pourquoi il déploie beaucoup d'ingéniosité à tenter de se structurer au niveau de la capitale afin de desserrer l'étau sur les maquis, et de faire de nouveau parler de lui, en commettant des attentats au niveau d'Alger. Les services de sécurité, qui ont eu vent de ce changement de stratégie, bloquent toute possibilité d'action subversive au niveau de la capitale. Un maillage sans pareil a été mis en place, dans lequel policiers et gendarmes ont été appelés à contribution. Outre les barrages fixes, dont le nombre a été pratiquement multiplié par trois depuis le commencement de l'été, de nombreux points de contrôle mobile quadrillent toute la ville et contrôlent l'identité des citoyens. Le renseignement, qui effectue un travail remarquable, a permis d'identifier en un temps record la plupart des terroristes encore actifs. «Leur capture est juste une question de temps», nous dit-on.