El Bahdja la nuit c'est le couvre-feu... Le développement du tourisme ne peut, en aucun cas, découler de la fermeture de bonne heure des commerces. Contrairement aux capitales du monde et autres wilayas du pays, à l'image d'Oran, Annaba, Sétif, Constantine qui connaissent «une vie nocturne» plus ou moins animée, Alger dort très tôt et laisse des milliers de citoyens et citoyennes qui ont vécu «les années d'or de 1970 et 1980 où la capitale vivait et veillait jusqu'au petit matin. A cause de la fermeture des commerces, le tapage nocturne, la pollution sonore, de nombreux Algérois ont quitté les quartiers de leur enfance afin de s'installer ailleurs. En banlieue et dans d'autres villes du pays afin de respirer l'oxygène qui enregistre moins de CO2. Attablés à une terrasse à la place Audin, à Alger-Centre, un groupe de professeurs et d'avocats s'indigne. «Il n'y a pas de plus aberrant que de voir des cafés-terrasses et commerces fermer boutique à 19h», s'indigne-t-il, tout en quittant les lieux en regrettant d'avoir transité par Alger. Invitant les clients à quitter les lieux gentiment et sans récrimination avant de fermer les portes, certains commerces ne trouvent aucune gêne à soulever les chaises devant les clients locaux et quelques touristes étrangers qui remarquent aussi la vente concomitante que l'on impose aux consommateurs. Pis encore, la fumée des pots d'échappement et le bruit des moteurs des bus de l'Etusa qui ne manquent pas de vaporiser quotidiennement les citadins et les clients des terrasses de la rue Didouche-Mourad à Alger, gagneraient à interpeller les autorités afin de penser sérieusement à la nécessité de déplacer les arrêts de bus de la place Audin vers d'autres espaces, afin de préserver le minimum d'oxygène qui reste à Alger-Centre. Devenue une chose normale pour un nombre important de personnes qui ne voient aucun mal à quitter les tables sous pression de certains commerces qui imposent leur loi, un des gérants des cafés-terrasses à Alger n'a éprouvé aucune gêne à lancer devant un des clients qui a réclamé un minimum de respect pour la notion du «client est roi», avant tout «c'est mon argent que j'ai investi. C'est mon établissement. Je fais comme je veux. Si tu n'es pas content, vas réclamer auprès des autorités», lancera-t-il, devant le client et autres employés sidérés par un tel comportement voyou. Le projet de «la capitale qui ne dort pas», qui a été annoncé depuis des mois, n'a finalement pas eu lieu et ce, malgré toutes les mises en demeure, l'enveloppe budgétaire qui a été dégagée pour le même projet, n'a finalement, rien changé aux habitudes. A l'exception de quelques commerçants de chaussures qui restent ouverts jusqu'à 22h, et autres activités sportives ou artistiques, organisées par l'APC ou la wilaya d'Alger à la Grande-Poste, le coeur de la capitale devra attendre des années encore avant de reprendre la vie nocturne, bien connue des générations qui ont vécu les meilleures nuits de la capitale algérienne. Le développement du tourisme et de la culture commerciale ne peut en aucun cas découler de la fermeture des commerces laquelle relève en partie du service public. Contacté, le P/APC d'Alger-Centre, pour de plus amples informations sur le sujet, à commencer par la réouverture des locaux commerciaux qui sont fermés depuis des années, en vain, «c'est une période de congé et de vacances», nous dira-t-on.