Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué samedi soir que les disparitions forcées de personnes, commises par des Etats, constituaient une violation inadmissible des droits de l'homme. «Les actes constitutifs de disparition forcée de personnes commis par des groupes armés et terroristes constituent également des violations flagrantes des droits de l'homme. Cette pratique ignoble place les gens en dehors de la protection du droit, donc leur fait courir un grand risque de subir des violences physiques et, parfois, d'être victimes d'une exécution barbare. Outre qu'elle cause une inquiétude et une angoisse indicibles aux victimes et aux êtres qui leur sont chers, cette pratique crée un climat général de peur et de terreur dans des sociétés entières», a affirmé M. Ban dans son message pour la journée internationale des victimes de disparition forcée. Les disparitions forcées étaient autrefois essentiellement le fait de dictatures militaires. Elles sont désormais de plus en plus un instrument entre les mains de nombreux Etats de par le monde, dont certains agissent dans le cadre de stratégies de lutte contre le terrorisme, ou contre la criminalité organisée, et d'autres pour écraser un activisme contestataire ou de défense des droits de l'homme. «En ce jour solennel, je réitère dans les termes les plus forts que nul ne doit être détenu au secret. Toute personne privée de sa liberté doit être détenue dans un lieu sûr et officiellement reconnu et supervisé, où règne l'état de droit», a souligné le chef de l'ONU. Le secrétaire général a indiqué que les Etats doivent fournir toutes les informations concernant le sort des personnes qui ont été victimes de disparition. Et ils doivent appliquer effectivement le droit à la vérité, à la justice et à une réparation pour toutes les victimes et leur famille. Les disparitions forcées sont une pratique qui ne saurait être tolérée au XXIe siècle. A ce jour, 93 Etats ont signé et 43 ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, qui est entrée en vigueur en décembre 2010. Elle fournit un socle sûr pour la lutte contre l'impunité, pour la protection des personnes disparues et leur famille et pour le renforcement des garanties inhérentes à l'Etat de droit, y compris en matière d'enquête, de justice et de réparation. «J'exhorte tous les Etats membres à signer et ratifier sans tarder cette convention. Il est grand temps que cet instrument soit universellement ratifié et que cessent à jamais les disparitions forcées», a déclaré M.Ban.