L'importance d'Amari Saïfi est à ce point capitale pour qu'on tente pour lui le tout pour le tout. Le flou et les tergiversations qui ont entouré la capture, par le Mdjt tchadien, d'Amari Saïfi dit Abderezak Le Para, semble avoir donné des idées aux hommes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) qui ont tenté de voler à son secours via le territoire libyen. Les cellules opérationnelles de la zone 5 du Gspc, qui ont été sous le commandement d'Abou Ibrahim Mustapha, et de l'axe Tébessa-Oued Souf, qui ont annoncé leur ralliement au Gspc, en 2002, ont dépêché, semble-t-il, «à la hâte» des hommes qui pourrait, via la Libye, partir jusqu'au Tibesti pour soit libérer par la force, soit «racheter» moyennant une forte rançon, le chef d'un Gspc qui se retrouve dangereusement sans chef. Selon le journal du dimanche (JDD), citant une source du «contre-espionnage européen», plusieurs membres du Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien (Gspc) ont été interceptés il y a dix jours par les services de sécurité libyens. Il s'agissait de «terroristes prêts à agir» appartenant au Gspc d'Amari Saïfi dit Abderrezak Le Para, selon le JDD, qui ajoute que l'organisation est «clairement en train de préparer des attaques terroristes sur le sol africain». Ceux-ci, enchaîne le JDD, «doivent viser des intérêts européens - y compris français - et américains, qu'ils soient économiques, diplomatiques ou touristiques». Toujours selon le quotidien dominical, les services libyens ont découvert que «le Gspc avait établi une base d'opérations dans le massif montagneux et désertique du Tibesti, au nord du Tchad». «Les Libyens comprennent aussi que le Gspc enrôle à tour de bras des volontaires tchadiens, soudanais, libyens, maliens ou mauritaniens», poursuit le JDD qui spécifie que «tous sont entraînés au maniement des explosifs grâce à des équipements très sophistiqués». Le Gspc a semble-t-il investi plusieurs bases opérationnelles dans la vaste bande du Sahel, où il a déposé une logistique de guerre que lui permettait l'argent en sa possession. Il est aujourd'hui avéré qu'il possède des connexions très fortes avec des groupes rebelles locaux au Mali, au Niger, au Tchad, et même en Mauritanie, où il s'est allié à une faction constituée d'anciens militaires. Le risque pris par ce groupe d'hommes du Gspc peut certainement répondre à la nécessité de se doter d'un chef. La mort de Nabil Sahraoui et de Abi Abdelaziz, la mystérieuse «disparition» de Hassan Hattab, le «recul» d'Abdelhamid Saâdaoui, chef de la zone 2 et de l'Algérois ne laissent pas le choix à un groupe qui cherche désespérément à retrouver un chef à la mesure de ses ambitions.