«L'ANP doit retrouver sa place au sein de la société algérienne dans le cadre du fonctionnement normal des institutions nationales.» Accueilli, au siège du ministère de la Défense nationale par le général de corps d'armée, Mohamed Lamari, le président Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de chef suprême des forces armées a prononcé un discours devant un parterre impressionnant d'officiers supérieurs dont certains viennent d'être fraîchement promus. La teneur du message adressé, hier par Abdelaziz Bouteflika, à l'ANP à l'occasion de la commémoration du 42e anniversaire de l'indépendance est on ne peut plus clair. Car, non seulement il a rendu hommage à cette institution de la République, pour ses sacrifices pour la sauvegarde de la nation, au moment où cette dernière «traversait les plus sombres moments de son histoire» mais aussi, il réitère clairement la mission originelle de l'armée. Celle de «se consacrer entièrement à l'exercice de ses missions sous l'autorité et la responsabilité du président de la République, chef suprême des armées, responsable de la Défense nationale», a précisé le chef de l'Etat. Un message on ne peut plus terre à terre, voulant dire que l'institution militaire doit être sous l'autorité du chef de l'Etat, qui incarne la volonté populaire. Avant d'enchaîner : l'ANP «doit retrouver sa place au sein de la société algérienne dans le cadre du fonctionnement normal des institutions nationales» comme «elle doit être en mesure de jouer pleinement son rôle et se préparer ainsi à assumer, dans la plénitude, la haute mission que lui assignent les lois de la République dans le nouveau contexte national, régional et international». En somme l'ANP, qui s'est engagée dans le processus de professionnalisation et de modernisation, est appelée à apporter, dans cette nouvelle étape, une «contribution décisive à l'édification de l'Etat républicain». Cette armée, qui, estime le chef de l'Etat, rappelant à chaque fois les mérites de la concorde civile «a su faire face, aux côtés du peuple, avec courage, détermination et abnégation, aux dures épreuves auxquelles la nation était confrontée». Héritière de l'héroïque Armée de libération nationale, indique le premier magistrat du pays, l'ANP a continué à incarner le message de la Révolution de 1er Novembre 1954. C'est cet écho qui, dira-t-il, a suscité la mobilisation du peuple autour de son armée, qui, «grâce à son unité, sa cohésion, un sens très élevé du devoir et le soutien affirmé du peuple algérien, a sauvé la République». A cette occasion, l'orateur a tenu à renouveler, au nom du peuple, le «témoignage de la reconnaissance de la nation» en s'inclinant à la mémoire des martyrs du devoir parmi les membres de l'ANP et des forces de sécurité tombés dans l'accomplissement de leurs missions. Abordant le volet de la lutte antiterroriste, le président de la République a indiqué que «l'éradication du terrorisme est une condition de la poursuite et du renforcement du processus démocratique et du développement du pays». Le combat contre ce fléau ajoute Bouteflika, doit être poursuivi sans répit d'une manière implacable en vue de son anéantissement total. Le discours du chef de l'Etat devant les militaires a été une occasion idéale pour ce dernier de réitérer à toutes les institutions de la République, même la «grande muette» la nécessité de s'adapter à la nouvelle conjoncture internationale.