A l'issue du conclave de Fréha, l'aile dialoguiste de la Cadc a décidé d'observer un sit-in, aujourd'hui, devant le tribunal de Sidi M'hamed (Alger), en soutien à Mohamed Benchicou, qui comparaîtra le même jour en compagnie de la journaliste Abla Cherif, après un dépôt de plainte émanant du ministère de la Défense nationale. C'est dire que les archs ont pris le pari risqué d'organiser une action dans une ville que l'on sait fermée à tout mouvement de protestation. En effet, depuis le 14 juin 2001, Alger avait été décrétée ville fermée aux archs. Les autorités, échaudées par le sinistre épisode de la marche noire, avaient décidé, à l'époque, d'interdire toutes les manifestations de rue en Algérie. Dès lors, le nombre de fois où les archs avaient été refoulés à Naciria dans leur entreprise d'investir l'espace public algérois est incalculable. Ainsi, hormis le 3 mars 2003 où des délégués ont pu déjouer la vigilance des impressionnants dispositifs de sécurité, déployés sur la RN 12, lors de la visite du président français Jacques Chirac (mais ils seront vite neutralisés une fois dans la capitale), les archs ont souvent vu leurs tentatives se solder par l'échec. De ce fait, si l'on excepte l'intermède complaisant du dialogue où la délégation de l'interwilayas avait observé un sit-in devant le Palais du gouvernement, on constate que le bras de fer, engagé depuis le 14 juin 2001, a souvent tourné à l'avantage des autorités. Or, l'on s'interroge, d'ores et déjà, sur la faisabilité de cette action, d'autant plus qu'elle intervient dans un dossier délicat et fort embarrassant pour le pouvoir. Néanmoins, face à ce défi, les archs semblent déterminés à observer leur rassemblement. En effet, la structure citoyenne, en perte de vitesse et de plus en plus en mal d'audience en Kabylie, semble vouloir à tout prix rebondir à travers cette solidarité démesurée avec Benchicou et Hafnaoui Ghoul. Une solidarité qui a même fait dévier les archs de leur mission originelle, qui est la satisfaction de la plate-forme d'Em-Kseur pour s'accrocher à l'emballement de la situation politico-médiatique nationale.