«Le discours de Bouteflika n'apporte aucune réponse concrète aux grands problèmes qui se posent au pays.» Les partis politiques contactés hier, ont fait montre d'avis divergents quant au discours prononcé avant-hier par le président de la République à l'occasion du 42e anniversaire du recouvrement de l'indépendance nationale. Ainsi, pour la plus vieille formation politique de l'opposition, le FFS, «le discours de Bouteflika n'apporte aucune réponse concrète aux grands problèmes qui se posent au pays». Dans la déclaration qu'il a faite, hier à L'Expression, le porte-parole de ce parti, M. Karim Tabbou, estime que le président n'a fait aucune déclaration «allant dans le sens de l'ouverture politique, par la levée de l'état d'urgence, ou décision majeure de nature à enclencher un processus politique de sortie de crise». Notre interlocuteur considère que «c'est l'absence de démocratie qui est à l'origine de la crise; la déliquescence de l'Etat et de ses institutions n'est que le résultat de sa privatisation par une oligarchie militaro-financière». Le Parti des travailleurs a, par la voix de M.Taâzibt, responsable au sein de cette formation politique, préféré se prononcer sur un sujet d'une brûlante actualité. Il concerne la professionnalisation de l'armée, un projet si cher au président de la République et que le PT voit du mauvais côté. «La professionnalisation de l'Armée nationale populaire recèle plus d'inconvénients que d'avantages.» Il est clair, estime M.Taâzibt, «que ce projet ne concerne pas directement le service national en lui-même, car le dossier est plus profond qu'il n'y paraît. La politique suivie jusqu'à aujourd'hui vise l'intégration de l'ANP, en tant qu'institution, dans certaines organisations militaires internationales.» Ce responsable du PT évoque notamment l'OTAN qui ne dévoile toujours pas ses desseins qui consisteraient, on ne peut plus clair, en l'installation d'une base militaire en Algérie. «L'ANP est guettée par un sérieux problème qui risque même de déstabiliser cette institution garante de la sécurité du pays.» Du côté de l'alliance présidentielle, les partis composant cette union, du moins ceux que l'on a contactés, le RND et le FLN, l'indifférence est totale. «Je n'ai pas suivi le discours» a déclaré le porte-parole du Rassemblement national démocratique, M.Miloud Chorfi. «Sans commentaire», lâche Abdelkrim Abada du FLN peu communicatif.