Al-Abadi, désigné le 11 août pour former un gouvernement d'union, a demandé au Parlement un délai d'une semaine pour attribuer les postes vacants. Entre-temps, c'est lui-même qui assurera l'intérim. La communauté internationale a salué hier l'approbation du gouvernement irakien de Haïdar Al-Abadi par le Parlement en accordant au nouveau Premier ministre un délai pour désigner deux des ministres qui seront à la pointe de la lutte face au éléments de l'Etat islamique (l'EI), contre lequel une quarantaine de pays vont se mobiliser. Le Parlement irakien a approuvé lundi soir lors d'un vote crucial un nouveau gouvernement dirigé par M.al-Abadi, mais les portefeuilles de l'Intérieur et de la Défense n'ont pas été pourvus. M.al-Abadi, désigné le 11 août pour former un gouvernement d'union, a demandé au Parlement un délai d'une semaine pour attribuer les postes vacants. Entre temps, c'est lui-même qui assurera l'intérim. Le gouvernement sortant avait aussi entamé son mandat avec des portefeuilles non attribués et certains ministères ont été dirigés pendant quatre ans par des ministres intérimaires. La communauté internationale attend beaucoup du nouveau gouvernement irakien, car ce cabinet aura notamment la lourde tâche d'enrayer les avancées des éléments de l'EI et de récupérer le terrain perdu en juin, lorsque l'armée fédérale avait été mise en déroute par l'offensive fulgurante des éléments de l'EI dans le nord du pays. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, tout en saluant la formation du nouveau gouvernement, a ainsi demandé à tous les dirigeants politiques irakiens de «continuer à collaborer et de parvenir sans délai à une décision» sur la nomination des ministres de la Défense et de l'Intérieur. Plaçant fermement son gouvernement sous le signe de l'unité, M. Abadi s'est engagé dès lundi devant le Parlement à régler les différends entre le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan (nord). De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué l' «étape majeure» que représente la nomination d'un nouveau gouvernement en Irak. Il a par ailleurs indiqué que la coalition internationale en cours de constitution pour affronter l'Etat islamique avait vocation à «perdurer des mois et mêmes des années». Il doit effectuer cette semaine une tournée au Moyen-Orient pour consolider cette coalition. Pour sa part, le président iranien Hassan Rohani a félicité le Premier ministre irakien pour la formation du nouveau gouvernement, en lui adressant un message dont lequel il est écrit, «J'espère que durant votre nouveau mandat, le calme reviendra totalement dans votre pays». Le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a de son côté affirmé que «l'Iran soutient le gouvernement irakien dirigé par Haïdar Al-Abadi». «Le moment est venu pour que les pays de la région aident le gouvernement irakien pour assécher les racines du terrorisme dans ce pays», a-t-il ajouté. Washington, qui a entamé il y a un mois une campagne de frappes sur des positions de l'EI en Irak, entend bâtir une coalition internationale solide, à laquelle plus de 40 pays participeront d'une manière ou d'une autre et dont le but est de se «coordonner face la menace posée par l'EI», selon une porte-parole de la diplomatie américaine. Dans le même sillage, les pays de la Ligue arabe ont déjà pris fermement position contre l'EI. Ils sont décidés de «prendre les mesures nécessaires pour affronter les groupes terroristes», dont l'EI, «au plan politique, idéologique et sécuritaire». Le cheikh d'al-Azhar en Egypte, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite, a qualifié ces éléments de l'EI de «criminels qui souillent l'image de l'islam et des musulmans».