On est à 300 cas seulement contre 600.000 l'année dernière. Ce ne devait être qu'une «infection conjonctivale bénigne provoquée par une allergie», affirmait, hier lors d'un point de presse, le groupe de prévention relevant du ministère de la Santé au sujet de la question portant sur la réapparition de l'épidémie de conjonctivite. Ainsi le ministère de la Santé dément catégoriquement l'existence, actuellement, d'une conjonctivite au sens épidémiologique du terme. Autrement dit, les 300 cas enregistrés depuis le mois d'avril dernier au niveau national, sont dus, selon les explications des ophtalmologues, à des allergies ayant «relation avec les changements climatiques». Sur ce point, la réponse claire ne risque pas d'ouvrir la parenthèse à une quelconque controverse. Si, d'une part, la tutelle, par le biais de ses spécialistes, rejette les allégations en signalant que rien dans les requêtes ne vient renforcer la thèse de «l'existence d'épidémie», elle s'abstient, d'autre part, soigneusement de rejeter une «éventuelle réapparition», les mois à venir. Cependant, Mme Merbout, sous-directrice au niveau de la direction de prévention du ministère, assure que son instance a d'ores et déjà, pris les dispositions et les mesures nécessaires afin de lutter contre une possible «complication et/ou aggravation», puisque la conjonctivite va crescendo pendant la canicule. En ce sens, un stock de médicaments est mis à la disposition de tous les services sanitaires. Celui-ci est de l'ordre de 100.000 tubes de pommade et de 100.000 flacons de «Collyre». En termes de prévention et de sensibilisation, la conférencière a fait savoir aussi que son département a mis en oeuvre, depuis quelque temps, l'opération DEC. Celle-ci, via les médias et les écoles, consiste en l'information et la sensibilisation des populations quant aux mesures préventives à observer en cas d'épidémie de conjonctivite. Le ministère a mis à jour également l'instruction n°767/MSPRH/DP relative à la prise en charge des cas de conjonctivite. Au terme de cette instruction, tous les services hospitaliers sont sollicités pour déclarer, obligatoirement, la maladie, à partir du mois de juin 2004. Pour revenir aux explications et au démenti de la tutelle, puisque le citoyen est en état d'alerte, celui-ci est fondé, selon Mme Chachoi, professeur au service d'ophtalmologie à l'hôpital Parnet (Hussein Dey), sur l'étude des cas traités au niveau des services spécialisés. Il est vrai que ce démenti ne peut que rassurer le citoyen qui, depuis quelque temps, s'est retrouvé embarrassé par le problème du regain de la conjonctivite. En général, par rapport à l'année précédente, les signaux constatés ne s'annoncent pas trop alarmants, puisqu'on est à 300 cas seulement contre 600.000, l'année dernière. Il s'avère toutefois nécessaire de prévenir la maladie.