Les rentrées universitaires se succèdent et se ressemblent pour les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira qui, chaque année, apportent leur lot de tracasseries aussi bien aux étudiants qu'aux responsables en charge de gérer les problèmes sociopédagogiques. La rentrée 2001/2002 risque sérieusement d'être perturbée à Béjaïa notamment avec la montée au créneau de la Coordination des comités des étudiants de Béjaïa (CCEB) qui, à l'occasion, reprend du service, après plusieurs mois d'hibernation. Celle-ci s'apprête, après le renouvellement de ses structures, à engager cette semaine, le dialogue avec les directeurs des trois cités universitaires (Ruto, ex-ITE et ex-Pépinière) et aussi avec le recteur, avant de radicaliser éventuellement ses positions si aucune suite n'est donnée à ses revendications socio-pédagogiques. Par ailleurs, les 17.000 étudiants, enregistrés cette année à Béjaïa, donnent à eux seuls, des frissons aux différents responsables, puisque le flux d'étudiants ne cesse d'augmenter à chaque rentrée universitaire. Ainsi donc, la sonnette d'alarme, tirée par le DG de l'ONOU, la semaine dernière lors de sa conférence de presse, et la démission de son prédecesseur durant l'été dernier, révèle le malaise auquel sont confrontés les étudiants dans toutes les universités du pays. Quant aux multiples problèmes socio-pédagogiques des étudiants de Béjaïa, ils se résument en plusieurs points, mais, celui inhérent à l'hébergement est des plus délicats. A ce propos, il faut relever que sur les 4.000 nouveaux bacheliers, plus de 3.000 (soit 75%) sont demandeurs de chambres et les infrastructures existantes sont insuffisantes. La Ruto, avec une capacité de 3.600 lits, la résidence Ihaddadène (ex-ITE) et les annexes qui y sont affiliées, avec 1.200, la cité du 17- Octobre (ex-Pépinière) avec 4.200 et une nouvelle cité de 500 lits qui ouvre cette année ses portes ne peuvent contenir tout ce beau monde d'autant plus que les «sortants» ne dépassent pas 700 personnes. L'opération de recasement pour installer les nouveaux a déjà été entamée au niveau de l'auspice des vieillards, auberges de jeunes et CFA Ihaddadène, tous annexés à l'ex-ITF. Les étudiants, ayant occupé ces résidences, sont transférés à la Ruto ou à la Pépinière. La raison? Les nouveaux doivent, aussi, avoir leur part de misère au niveau de ces annexes où les conditions sociales sont déplorables. L'absence d'hygiène, l'eau coulant au compte-gouttes, l'insécurité et une mauvaise restauration sont le lot quotidien de ces futurs cadres de la nation. Il est à souligner que l'université de Béjaïa a, cette année, réceptionné 1.000 places pédagogiques qui seront opérationnelles d'ici le mois de décembre, en attendant l'achèvement des travaux de 1.000 autres à l'enceinte de l'université, ce qui sera un acquis pour les 17.000 étudiants. Concernant le volet pédagogique, il convient de noter qu'une action d'envergure est, actuellement, en gestation en vue de revoir les frais d'inscription qui ont augmenté cette année. Ceux-ci sont, en effet, de 500 DA pour les nouveaux et les admis, 750 DA pour les doublants et 1.000 DA pour les triplants. Pour un animateur du mouvement estudiantin à Béjaïa et initiateur de cette action, «il est inadmissible de payer cette somme sans l'augmentation préalable du montant de la bourse d'études». «Et puis, fulmine-t-il, ailleurs, on n'a payé que 200 DA, à l'instar de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger. Ce que nous n'accepterons donc jamais. Et nous invitons d'ailleurs nos responsables à centraliser le service des bourses.» Répondant à une question sur la gestion des oeuvres universitaires, il conclut: «L'ONOU est une institution de commission et non de décisions. Sans commentaire!»