La ministre qui a prononcé une allocution à l'ouverture des travaux dédiés à Massinissa, a parlé également de l'importance de l'apprentissage de tamazight qui a sa place dans l'Education nationale et dans la société. Bonne nouvelle pour les Amazighs. Après presque 20 siècles de clandestinité, leur langue sera enfin enseignée dans toutes les écoles algériennes. Ce n'est ni une illusion ni une simple blague. La ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit l'a officiellement annoncé. «Le ministère de l'Education est prêt à travailler avec toutes les instances de la République concernées pour élargir et généraliser l'enseignement de tamazight», a-t-elle proprement déclaré hier à partir d'El Khroub (Constantine). Intervenant à la cérémonie d'ouverture du Colloque international «Massinissa, au coeur de la consécration du premier Etat numide», organisé au centre culturel M'hamed-Yazid à l'initiative du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Mme Benghebrit a annoncé que son département était disposé à travailler de concert avec le HCA pour «améliorer, répartir et généraliser l'enseignement de la langue amazighe à travers les établissements scolaires». S'exprimant en présence de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, du secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, du diplomate Saâd Belabed, représentant personnel du ministre des Affaires étrangères et du président du Conseil supérieur de la langue arabe, Azzedine Mihoubi, ainsi que des autorités locales, la ministre de l'Education nationale a également annoncé l'ouverture, au collège d'enseignement moyen (CEM) Kerboua d'El Khroub, de la première classe d'enseignement de tamazight dans la wilaya de Constantine. Ainsi, pour la première fois, l'enseignement de la langue amazighe est lancé dans la terre d'origine, Constantine, plus exactement à El Khroub. En cette circonstance louable, cette commune abritera durant trois jours un Colloque international sur le glorieux Massinissa sous le thème «Au coeur de la consécration d'un premier Etat numide». Des professeurs de renommée internationale, d'ici et d'ailleurs ont tenu à participer à ce colloque, qui s'est ouvert hier. Pour Madame Benghebrit, ce colloque est un grand pas en avant qui traduit toute la volonté du peuple algérien et a insisté sur la sauvegarde de son identité. La Dame de l'Education estime que cet exploit résume toute la fierté de Constantine. Elle a affirmé que ce double accomplissements, à savoir, l'enseignement de la langue amazighe à Constantine au niveau des établissements scolaires à El Khroub et l'hommage rendu à Massinissa sur une terre où il est enterré, permettra de contester l'ignorance. La ministre qui a prononcé une allocution à l'ouverture des travaux dédiés à Massinissa, a parlé également de l'importance de l'apprentissage de tamazight qui a sa place dans l'éducation nationale et dans la société, du fait de sa convergence avec l'identité du citoyen algérien. Pour la ministre, c'est même une stratégie qui traduit un besoin éducatif de coexistence et une richesse culturelle diversifiée. Dans son intervention, la ministre insiste aussi sur l'impact historique de l'amazighité dans le pays. Pour sa part, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, a annoncé avec beaucoup de joie, lors de sa communication, la naissance d'une association «Les amis de Massinissa», remerciant au passage toutes les personnes ayant contribué avec force à la réussite de ce colloque. Pour lui, le fait que le colloque se tienne à El Khroub dans la wilaya de Constantine, représente un énorme progrès pour l'avenir de la langue amazighe. De même pour la ministre de la Culture qui effectue sa troisième visite à Constantine, celle-ci souligne la nécessité même de ce colloque dans le berceau de l'amazighité, de la culture et du savoir. Noureddine Yazid Zerhouni revient à Constantine L'invité surprise Celui qui détenait les meilleurs rapports avec les journalistes, qui savait répondre à leurs questions même gênantes, «ce diplomate médiatique» comme le nomme la presse constantinoise a surpris par sa présence dans la ville des Ponts, les médias, présents pour la couverture de la visite des deux ministres de la Culture et de l'Education, venues pour une inspection, mais aussi pour donner le coup d'envoi des travaux sur Massinissa. Il s'agit de l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Noureddine Yazid Zerhouni, qui a été sollicité pour être l'invité d'honneur à ce colloque. A priori, son éloignement des viseurs des caméras et des appareils photo n'a pas changé l'homme qui a su garder toute sa modestie et sa disponibilité. Cité par tous les intervenants lors des discours prononcés à l'ouverture de la conférence, Noureddine Yazid Zerhouni répondait par des sourires aussi généreux que lors de l'exercice de ses fonctions. En tout cas, les participants et les présents, notamment la presse étaient ravis de revoir l'homme qui parlait pour tout dire.