Il serait très naïf de croire que les menaces de Daesh contre la France sont un simple exercice de propagande. La question de savoir si la France est à l'abri ou non d'autres attentats terroristes ne se pose plus. Cette situation est devenue évidente depuis que le président François Hollande a donné le feu vert à des frappes aériennes françaises en Irak. A présent, l'Hexagone est une cible privilégiée des groupes terroristes. La France a peur, la France est inquiète et elle a raison de l'être. Le nouveau monstre Daesh a mis en exécution ses menaces quelques heures après avoir lancé un appel à tuer les citoyens français, américains et ceux des pays appartenant à la coalition internationale mise en place pour combattre ce groupe extrémiste sunnite en Irak et en Syrie. «Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen, en particulier les méchants et sales Français, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière», a notamment lancé Abou Mohammed al-Adnani, le porte-parole de l'EI, dans un message publié en plusieurs langues. Il serait très naïf de croire que les menaces de Daesh contre la France sont un simple exercice de propagande. Le message a trouvé sa traduction opérationnelle sur le terrain avec l'enlèvement avant-hier en Kabylie. «Les menaces proférées par ce groupe sont extrêmement graves et témoignent de la cruauté extrême de Daesh et tous ceux qui s'en réclament», a noté le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Paris est le seul pays pour le moment à s'être engagé aux côtés des Etats-Unis dans des frappes aériennes contre les djihadistes du groupe EI dans le nord de l'Irak. La crainte de la France est d'autant plus justifiée par la présence accrue de combattants volontaires, âgés de 18 à 25 ans, en Irak et en Syrie. Ces jeune constituent un véritable casse-tête pour les services de renseignement français. C'est un enjeu majeur car c'est à leur retour sur le sol français que les apprentis combattants sont le plus à même de commettre un attentat. Selon les services français, il y a en ce moment, entre 200 et 240 Français qui combattent en Syrie dont 184 combattants volontaires revenus de Syrie et considérés comme autant de «bombes à retardement». Conscients du danger, les responsables de la sécurité française ont mis en alerte leur structure et élevé le niveau de vigilance du plan Vigipirate. Selon les médias français, leur ministère de l'Intérieur a «adressé un télégramme à l'ensemble des préfets pour leur demander d'élever le niveau de vigilance des forces de sécurité intérieure, notamment vis-à-vis des édifices sensibles», parmi lesquels figurent les «bâtiments confessionnels, représentations diplomatiques et consulaires», mais aussi les «lieux symboliques ou à forte fréquentation». La menace est donc à son comble et les services ont les yeux rivés paternellement sur les édifices publics comme les gares, les aéroports ou des sites parisiens comme la tour Eiffel ou les grands magasins qui font déjà l'objet d'une surveillance soutenue. La France a raison d'avoir peur pour ses ressortissants et ses intérêts.